Des fans de manga aux cheveux bleus dans tous les coins, des démonstrations d'aïkido ou de jeux-vidéos sur écrans géant, des concerts ou encore des mascottes géantes, la 15e édition de "Japan expo", pourrait faire au visiteur l'effet d'un drôle de rêve. C'est en tout cas le rendez-vous des amateurs de culture et loisirs japonais. Europe 1 a parcouru les allées du Parc des expositions, à Villepinte en banlieue parisienne, avec Tatsuko Nagaya. Née au Japon, la jeune femme est arrivée en France il y a un peu plus d'un an. Elle a décodé pour nous, les us et coutumes de ses compatriotes.
Tatsuko Nagaya à l'entrée de "Japan expo".
Funasshi, la "poire" la plus populaire du Japon. Sans la présence de Tatsuko, on ne l'aurait sans doute pas remarquée : mais Funasshi, la mascotte hyper-énergique de la ville de Funabashi, à l'est de Tokyo, est l'une des mascottes les plus célèbres du Japon. Ce personnage jaune, quasi inconnu au-delà des frontières de l'archipel, ressemble à une grosse poire avec des yeux. "Et si on le regarde de près, les traits de son visage sont un peu mal faits, comme si un enfant les avait dessinés", confie Tatsuko, qui ne nous écoute plus quand le personnage fait son entrée sur l'estrade :
"Il est imparfait, c'est ce qui fait que les gens l'aiment bien". Un petit air naïf et un sens aigu de la répartie ont fait de cette mascotte non-officielle le chouchou du pays. "C'est toujours la même personne qui l'incarne, et les gens sont attachés à sa voix."
"Au Japon, il existe pratiquement une mascotte par département", raconte Tatsuko. "Et il est très courant, lors des événements locaux, de voir surgir la mascotte au beau milieu de la foule. Souvent c'est un employé qui enfile le costume." L'ours "Kumamon", une autre mascotte très populaire du moment, représente la préfecture de Kumamoto sur l'île de Kyûshû. Le petit ours noir est aujourd'hui représenté sur des centaines de produits dérivés au Japon.
Et quand ce n'est pas une mascotte qui surgit, c'est…un drôle de cyclope :
"Chanteuse et un peu geek". Son surnom affectueux est "Shokotan". La chanteuse Shoko Nakagawa est une véritable idole au Japon. "C'est drôle de la voir ici, dans l'intimité", explique Tatsuko. "Au Japon, les gens sont capables de faire des heures de queue pour la voir sur scène. Et elle est toujours entourée d'une foule très dense de fans."
Sur scène, en robe de poupée et coiffée d'un diadème, elle chante avec une énergie fascinante :
"Shokotan" n'est pas seulement une chanteuse. Elle est aussi connue pour son blog, qui compte de nombreux adeptes. Et puis la chanteuse s'adonne aussi au "cosplay"…
Cosplayers. "Japan Expo" est le royaume des "cosplayers", ces fans de mangas, de comics, de jeux vidéo ou de dessins animés, qui se glissent dans la peau de leurs personnages. La pratique du "cosplay" (de "costume" et "playing"), très courante au Japon, peut aller très loin : perruques, coupes, maquillage, costumes, tout y passe. Certains cosplayers sont même devenus très célèbres dans leur propre pays, avec Internet.
Au détour d'une allée, on tombe sur Kaname, un cosplayer internationalement reconnu, qui se prête avec plaisir au jeu des photos avec ses fans :
Lolita. "Vous êtes habillées en quoi ?" C'est Tatsuko qui s'adresse à trois Japonaises, habillées en robes de poupées rose bonbon et perruques blondes vissées sur la tête. "En Lolita", répondent les filles en cœur. "Au Japon, il y a beaucoup de filles qui se déguisent en petites écolières", confie Tatsuko. Même au bureau ? "Quand ce n'est pas possible, elles reprennent leurs costumes dès qu'elles sortent."
… Et pour les incompris, "Japan expo" propose aussi un stand de "geek-dating", un site de rencontres 100% geek :