Van Gogh le torturé s'est-il vraiment suicidé ou a-t-il été assassiné ? Deux chercheurs américains remettent en question la thèse officielle de la mort du peintre néerlandais, selon laquelle il se serait suicidé. Après avoir étudié plus de 28.000 documents, Steven Naifeh et Gregory White Smith affirment dans le livre Van Gogh : The Life que l'artiste a été assassiné, rapporte la BBC.
Le 27 juillet 1890, Vincent Van Gogh est en train de peindre dans un champ de blé à Auvers-sur-Oise lorsque, selon les explications officielles, il se tire une balle en pleine poitrine. Le peintre ne meurt pas sur le coup mais agonise pendant deux jours à l'auberge Ravoux où il logeait à l'époque.
Van Gogh ne voulait pas mourir
Des chercheurs américains ont passé dix ans à éplucher des archives inédites. Et selon eux, Vincent Van Gogh a été tué accidentellement par deux adolescents. "Il est clair que [Van Gogh] ne s'est pas rendu dans ce champ avec l'intention de mourir", assure Steven Naifeh.
Une autre thèse était connue de ceux qui connaissaient Van Gogh : le peintre aurait été blessé par un coup, tiré accidentellement par deux adolescents qui jouaient avec un pistolet défectueux. Mais Van Gogh aurait décidé de couvrir les enfants et faire croire à son suicide. "Ces deux garçons, dont l'un était déguisé en cow-boy et avait une arme qui fonctionnait mal, étaient connus pour venir boire à cette heure de la journée avec Vincent", déclare Steven Naifeh. Selon lui, "un homicide accidentel" est "bien plus probable".
Pas d'arme et pas de lettre d'adieu
D'autres éléments corroborent la thèse des deux chercheurs. Les spécialistes ont découvert que la balle qui a tué le peintre a pénétré son abdomen avec un angle oblique, alors que sa trajectoire aurait dû être droite, comme c'est normalement le cas pour un suicide. L'arme n'a par ailleurs jamais été retrouvée et Van Gogh n'avait laissé aucune lettre d'explication sur ce geste. Avant de mourir, lorsqu'on lui avait demandé s'il avait tenté de se suicidé, le peintre avait répondu : "oui, je pense".
Gregory White Smith estime pour sa part que Van Gogh "n'a pas cherché activement à mourir". Mais lorsque cette issue s'est présentée, il l'a acceptée, conscient que sa mort soulagerait son frère Théo "pour qui il était un poids", analyse-t-il.