"La situation de Chypre est unique". Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne, interrogé mardi matin sur Europe 1, ne croit pas que le dossier chypriote puisse contaminer toute la zone euro. "La situation de Chypre est unique. C'est un pays qui était une place financière offshore, ça n'existe pas ailleurs dans la zone euro". Selon lui,"la première leçon de la crise, c'est qu'il faut mieux contrôler les banques". A compter de 2014, la BCE devrait assumer le rôle de contrôleur indépendant, afin d'éviter de nouvelles dérives financières. Benoît Coeuré estime par ailleurs que les problèmes de Chypre sont liés à l'absence de décision des européens pendant trop longtemps. "Il faut désormais prendre les problèmes à la racine, et non plus attendre que la situation s'envenime", considère-t-il.
"Chypre n'est pas un modèle". Selon lui, Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe a "eu tort" de présenter la solution chypriote comme un modèle pour le reste de l'Europe. Lundi soir, les déclaration de ce dernier avaient fait chuter les Bourses , qui craignaient de voir les fermetures bancaires se généraliser dans la zone euro. "L'expérience de Chypre n'est pas un modèle pour le reste de la zone euro parce que la situation avait atteint une ampleur qui n'est comparable à aucun autre pays", a estimé Benoît Coeuré.
Il estime par ailleurs raisonnable le maintien de la fermeture des banques de l'île jusqu'à jeudi : "C'est mieux car il y a beaucoup de travail à faire encore sur place. Il faut fermer une banque, en fusionner deux, et pour faire tout ça, la banque centrale de Chypre a estimé qu'il valait mieux que les banques restent fermées."
"Il faut un contrôleur européen". Enfin Benoît Coeuré estime que la solution apportée doit amener à un nouveau modèle économique pour l'île. "Les banques doivent être plus petites, et l'île ne doit plus se développer seulement comme centre offshore", estime-t-il. "La première leçon (de la crise) c'est qu'il faut mieux contrôler les banques, il faut un contrôleur européen et indépendant des banques. Ce sera le cas à la mi-2014 et ce sera la Banque centrale européenne", a-t-il dit, dans une référence à la mise en place d'une supervision bancaire au niveau européen.