C'est un premier effet du programme d'économies annoncé jeudi soir par Nicolas Sarkozy. D'ici une dizaine de jours, le Premier ministre François Fillon devrait annoncer l'instauration d'un taux intermédiaire de TVA, très probablement fixé à 7%, selon les informations révélées par Europe 1. Celui-ci sera donc situé entre le taux réduit à 5,5% et le taux normal à 19,6%, déjà existants.
Une liste de produits ne sera pas concernée
Seraient concernés par ce taux de TVA intermédiaire, les services à la personne, les travaux à domicile, l'achat de certains équipements pour la maison, comme la douche ou la cheminée qui devraient perdre leur taux réduit pour être taxés l'année prochaine à 7%. Très décriée, la TVA réduite dans la restauration devrait elle aussi passer à 7%. En revanche, une liste de produits de première nécessité, comme le pain, sera maintenue au taux réduit actuel de 5,5%. Une incertitude demeure encore sur les produits alimentaires transformés.
Jeudi soir, Nicolas Sarkozy a revu à la baisse, de 1,75% à 1%, la prévision de croissance pour 2012. Une prévision qui nécessite de faire 6 à 8 milliards d'économies pour tenir les objectifs de réduction des déficits. Dans son intervention télévisée, le chef de l'Etat n'a pas rejeté l'option d'une hausse intermédiaire de la TVA excluant simplement "une augmentation généralisée de la TVA" qui "pèserait sur le pouvoir d'achat".
Chérèque et Mélenchon opposés à cette hausse
Plusieurs personnalités avaient exprimé ces jours derniers leur opposition à toute tentative d'augmentation de la TVA. Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, avait mis en garde mercredi le gouvernement contre toute tentative d'augmenter la TVA qui est "l'impôt le plus injuste de notre pays", parlant de "surenchères stupides" pouvant mener "le pays à la ruine".
De son côté, François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, s'est prononcé jeudi contre l'idée d'"un taux de TVA intermédiaire pour tous les produits". "Aujourd'hui, si l'idée est de faire un taux intermédiaire pour tous les produits, c'est non. C'est injuste car cela pèse sur le plus grand nombre", a déclaré le syndicaliste , dans une interview publiée sur Challenges.fr.
Didier Ridoret, le président de la fédération française du bâtiment, a dit vendredi sur Europe 1 comprendre que "le gouvernement cherche par tous les moyens de nouvelles recettes, mais je dis attention à ne pas monter ce taux d'une manière trop importante parce que le dispositif TVA à taux réduit dans le bâtiment va perdre de ses vertus". "Je considère que le taux de 7% est un taux maximal qui permettrait de garder l'attractivité du secteur", a-t-il prévenu.