La crise de 2008-2009 a lourdement pesé sur l’économie française : 400.000 emplois ont été perdus, du jamais vu depuis la Libération. Mais cela aurait pu être largement pire, révèle une étude de l’Insee publiée mercredi, la première enquête officielle sur le sujet.
Pour parvenir à cette conclusion, l’Insee compare la précédente crise, en 1993, à celle que nous venons de subir. En 1993, l’emploi avait baissé dans des proportions similaires à celles de l’activité économique. Alors qu’en 2008-2009, face à la plongée de l’activité des entreprises (moins 5%), l’emploi s’est plutôt maintenu, subissant une baisse deux fois moins forte.
"C'est toujours coûteux de reformer des gens"
Comment expliquer ce moindre mal ? Selon Sylvie Lagarde, qui a dirigé l’étude à l’Insee, les entreprises ont tout fait pour garder leurs effectifs, même si elles avaient moins de travail à leur donner. "C’est toujours coûteux de se séparer de sa main-d’œuvre, de reformer des gens", explique-t-elle à Europe 1.
Les entreprises ont donc joué sur deux leviers : la réduction des heures supplémentaires, et le recours au chômage partiel. Mais si les entreprises ont réussi à limiter la casse, mais n’ont bien entendu pas pu l’empêcher complètement.
Principales victimes de la crise, les jeunes : le taux de chômage, chez eux, a augmenté entre 2 et 3 fois plus que celui de l'ensemble des salariés. Mais ils sont les premiers aujourd’hui à profiter du reflux du chômage.