C'est l'aboutissement d'un long bras de fer. Un accord a finalement été signé vendredi soir entre le gouvernement et ArcelorMittal pour sauver le site de Florange. Voici les principaux éléments annoncés par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault :
Les emplois sauvegardés. Il n'y aura "pas de plan social" à Florange. ArcelorMittal s'est engagé à investir 180 millions d'euros sur cinq ans pour développer la production de l'acier à froid, la partie rentable du site. Les 630 postes qui devaient disparaître avec la fermeture de la filière liquide seront donc réaffectés à cette activité.
Pas de nationalisation. Évoquée par Arnaud Montebourg, la nationalisation temporaire du site a finalement été "écartée" au regard "des engagements" d'ArcelorMittal. "L'expropriation par nécessité publique peut certes être nécessaire dans des circonstances historiques particulières ou pour sauvegarder des intérêts supérieurs de la nation", a expliqué le Premier ministre. "Mais elle n'est pas efficace face à un problème de débouché pour une entreprise ou face à un problème de compétitivité." L'Etat doit toutefois "investir lui-même dans des projets d'avenir pas immédiatement rentables", a ajouté Jean-Marc Ayrault. Il "prendra autant que nécessaire des participations dans des entreprises stratégiques dont la survie serait en jeu, comme cela a été le cas avec Alstom."
Les hauts-fourneaux en "pause". Il n'y aura "pas de redémarrage des hauts-fourneaux à court terme". Mais ArcelorMittal s'engage à les maintenir en l'état pour qu'ils puissent être rallumés plus tard. A l'horizon se trouve en effet le "projet Ulcos", en cours de développement, qui réunit 48 entreprises à l'échelle européenne et qui est destiné à réduire de 50% les émissions de dioxyde de carbone liées à la production d’acier. L'Etat a déjà réservé 150 millions d'euros pour ce projet, souligne Jean-Marc Ayrault, et "il est prêt à augmenter sa participation pour accompagner activement la mise en œuvre de ce projet".
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Pas de repreneur "crédible". D'après des sources proches du Premier ministre citées par l'AFP, "il n'y avait pas de repreneur crédible et ferme". Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg avait pourtant annoncé mercredi qu'un aciériste était prêt à investir 400 millions d'euros sur le site lorrain.
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