Le ministre du Travail, Michel Sapin, n'était optimiste mercredi matin avant la publication des chiffres du chômage. Au final : la hausse, même si elle n'est pas très importante, est bien réelle. En avril, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A (sans emploi) a augmenté de 0,1%, s'établissant à 2,9 millions, soit 4.300 demandeurs d'emploi de plus que le mois dernier. Sur un an, la hausse enregistrée est de 7,5%. En mars, le nombre d'inscrits à Pôle emploi avait augmenté de 0,6% par rapport à février.
Les chiffres "ne sont pas bons", a réagi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ajoutant : "nous héritons d'une situation". "C'est une priorité : faire reculer le chômage. Chaque situation de plan social fait l'objet d'un examen et d'une mobilisation", a-t-il assuré. "Il y a l'action d'urgence. Les emplois d'avenir mais aussi le redressement de notre économie qu'il faut entreprendre", a-t-il ajouté, voyant là une "raison de plus pour nous mobiliser et donner une large majorité à François Hollande".
Le chômage des seniors en forte hausse
Pour l'ensemble des catégories A, B (activité réduite courte) et C (activité réduite longue), la hausse est de 0,2% sur un mois, soit 9.200 demandeurs d'emploi en plus, et de 6,5% sur un an. Au total, la France compte 4,6 millions de chômeurs, Outre-mer compris.
Dans le détail, le nombre d'inscrits en catégorie A de moins de 25 ans a connu une baisse de 0,4%, mais demeure en hausse de 5% sur un an. Le nombre de chômeurs de 50 ans et plus a en revanche augmenté de 1%, en hausse de 15,6% sur un an.
Autre enseignement des chiffres publiés par Pôle emploi, le nombre d'entrée à Pôle emploi pour licenciement économique a connu une forte hausse, de 13,8% sur un mois.
Sapin tempère la hausse limitée
Le ministre Michel Sapin a tenu à signaler que la hausse du nombre de demandeurs d'emploi intervenait "dans un contexte de recours intensif, au cours de ces derniers mois de campagne électorale, aux contrats aidés, ainsi qu'à une évidente 'rétention' d'un certain nombre de plans sociaux".
Les syndicats redoutent en effet de nombreux plans sociaux dans les mois à venir, notamment chez Air France, PSA ou encore Carrefour. Le ministre appelle "une mobilisation de tous les acteurs pour faire de l'emploi la priorité, mobilisation engagée dès cette semaine avec les partenaires sociaux dans une démarche nouvelle de dialogue et d'action".