Immobilier : ceux qui peuvent acheter toujours moins nombreux

Le Crédit Foncier et l’Université Paris-Dauphine ont réalisé une étude sur l’évolution du pouvoir d’achat immobilier des ménages au cours des six dernières années de crise (2007 à 2012).
Le Crédit Foncier et l’Université Paris-Dauphine ont réalisé une étude sur l’évolution du pouvoir d’achat immobilier des ménages au cours des six dernières années de crise (2007 à 2012). © MAXPPP
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ÉTUDE - En province, une majorité de ménages le peuvent. À Paris, mieux vaut avoir plus de 60 ans.

L'étude. Pour acheter un bien immobilier, mieux vaut être Rennais, avoir plus de 60 ans, et déjà posséder un appartement ou une maison. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par l'université Paris-Dauphine et le Crédit Foncier, publiée mardi. Ses auteurs ont recensé non seulement les prix, mais aussi les taux d'intérêt d'emprunt et les revenus de chaque ménage, dans toutes les régions de France. L'idée : avoir un aperçu de l'évolution du pouvoir d'achat immobilier, sur une période allant de 2007 à 2012, soit avant et après la crise. Et certains chiffres font froid dans le dos : à Paris par exemple,  moins d'un ménage sur cinq âgé de moins de 45 ans était, en 2012, en mesure de se procurer un bien qui correspond à ses besoins.

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D'énormes disparités selon les régions. En moyenne, une majorité de Français sont capables d'acheter un bien qui leur correspond… en tout cas s'ils cherchent hors de l'Île de France. Selon l'étude, six ménages sur dix (61,7 %) sont ainsi en capacité d'acheter un bien immobilier correspondant à leurs besoins dans une des dix métropoles de Province. Mais il s'agit d'une moyenne. À Marseille par exemple, seules 46% des ménages peuvent combler leurs besoins immobiliers, là où ils sont 70% à Rennes. En outre, l'évolution du pouvoir d'achat est loin d'être un fleuve tranquille et la donne change chaque année. Ainsi, la proportion de ménage capable d'acheter a augmenté de 6% à Toulouse et 5% à Lyon entre 2007 et 2012, mais elle a baissé de 15% à Marseille et de 5% à Bordeaux.

Le pouvoir d'achat plonge aux portes de Paris. En Île de France, la donne change encore et le pouvoir d'achat en prend un coup. Dans l'ensemble de la région, la proportion de ménages capables d'acheter ce qu'ils souhaitent n'est plus que de 54%. À Paris, ils ne sont plus qu'un sur trois (34%). Et là encore, le pouvoir d'achat évolue. Ainsi, cette proportion a baissé dans la capitale (-17%), ou même à Neuilly (-19%), là où elle a augmenté à Palaiseau (+6,8%) et à Cergy (+4,7%).

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Pas tous logés à la même enseigne… Tous les profils ne sont pas égaux face l'achat, révèle enfin l'étude. "La progression des prix de l'immobilier a favorisé ceux qui étaient déjà propriétaires et dont le patrimoine a mécaniquement progressé", précisent ainsi les auteurs. En moyenne, la capacité d'achat immobilier des "secundo-accédants" est désormais trois fois supérieure à celle des "primo-accédants".

Mais surtout, "la capacité d'achat immobilier des futurs acquéreurs dépend fortement de leur âge", en particulier dans la capitale. Ainsi à fin 2012, seuls 18% des ménages franciliens âgés de 25 à 45 ans étaient en capacité d'acheter un bien immobilier, contre 47% pour la classe d'âge des 45 à 60 ans et 55% pour celle des plus de 60 ans. Cet "écart générationnel" est toutefois moindre en province. Les villes les plus accessibles pour les 25 à 45 ans sont Nancy (71% sont capables d'acheter), Strasbourg (66,7%), Rennes (63,2%) et Toulouse (60,9%).