L'Eurogroupe finance le FMI pour qu'il l'aide en retour

Cette contribution totale pourrait dépasser les 200 milliards d'euros en fonction de la participation de nouveaux Etats au renflouement.
Cette contribution totale pourrait dépasser les 200 milliards d'euros en fonction de la participation de nouveaux Etats au renflouement. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Les pays de l'Union européenne ont lancé un appel au reste du monde pour qu'il participe aussi au renflouement du FMI.

Dans cette lutte contre la crise, c’est un échange de bons procédés. Lundi, les pays de la zone euro se sont mis d’accord pour apporter au moins 150 milliards d’euros au Fonds monétaire international (FMI). L’institution financière s’engage en contrepartie à aider les pays en difficulté de l’union monétaire. Une réunion téléphonique, lundi, entre les 17 ministres européens des Finances de la zone euro (Eurogroupe) a entériné ce principe déjà défini lors du sommet européen des 8 et 9 décembre.

Entre 150 et 200 milliards d’euros. L’entretien téléphonique a duré environ trois heures et demi. A l’issue de cette réunion, Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe a confirmé qu’il y a "un accord sur un montant de 150 milliards des pays de la zone euro sous forme de prêts bilatéraux". Cette contribution totale pourrait dépasser les 200 milliards d'euros en fonction de la participation de nouveaux Etats au renflouement.

4 pays en dehors de la zone euro participent. Quatre pays de l'Union européenne non membres de la zone euro ont accepté de participer au renflouement. Il s'agit de la République tchèque, du Danemark, de la Pologne, et de la Suède. On ne connaît pas encore le montant de leur participation.

david cameron à la chambre des communes à Londres

© REUTERS

Les réticents. Londres ne veut pas abonder pour la seule zone euro et l’avait déjà fait savoir publiquement. En réalité, le Royaume-Uni de David Cameron n'est prêt à envisager une nouvelle contribution au FMI que dans le cadre d'un effort international très large incluant les pays du G20. Le communiqué de l’Eurogroupe indique que la contribution britannique sera fixée "au début de l'année prochaine dans le cadre du futur G20 (le forum des pays riches et émergents, ndlr)".

Au sein du G20, les pays émergents comme la Chine ou la Russie se font encore prier pour mettre la main au pot. Les Etats-Unis refusent éagelement de financer le sauvetage de la zone euro. L'administration américaine fait valoir qu'elle a elle-même des problèmes de dette importants à résoudre. La dette des Etats-Unis représente environ 100% du PIB du pays. De plus, toute aide directe éventuelle devrait recevoir l'aval du Congrès, ce qui semble très difficile vu l'hostilité de nombreux élus américains.

Un appel mondial au renflouement. En parallèle, les pays de l'Union européenne ont lancé un appel au reste du monde pour qu'il participe aussi au renflouement du Fonds monétaire international. "L'Union européenne apprécierait que les membres du G20 ainsi que d'autres pays membres du FMI financièrement solides soutiennent les efforts visant à préserver la stabilité financière mondiale en contribuant à augmenter les ressources du FMI ", a indiqué Jean-Claude Juncker.

Le FMI plutôt que la BCE. Pour la ministre française du Budget, Valérie Pécresse, le FMI est la seule institution qui "a la compétence pour mettre en place des plans de redressements des finances publiques et contrôler ces plans de redressement", ce que la Banque centrale européenne n’a pas les moyens de faire. "Le Traité européen spécifie précisément que notre attribution est d'assurer la stabilité des prix. Le Traité européen interdit le financement monétaire", a confirmé Mario Draghi, le président de la BCE devant la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen à Bruxelles, assurant que la BCE ne voulait pas l'enfreindre au risque d'affecter sa "crédibilité".