L’affaire Cassez embarrasse les entreprises

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avec Martial You , modifié à
Sponsors de l’Année du Mexique, elles risquent de perdre une occasion de faire du lobbying.

L’affaire Florence Cassez, qui complique les relations franco-mexicaines depuis vendredi dernier, est aussi une source de préoccupation pour les entreprises française. L’Année du Mexique en France, à laquelle Mexico menace de ne pas participer si elle est dédiée à Florence Cassez, est en effet un évènement sur lequel les entreprises françaises investissent beaucoup, dans l’espoir d’y obtenir des contrats.

Derrière la culture, le lobbying

Expositions de peintres, lectures de textes par des acteurs célèbres, festival culinaires : toutes ces manifestations ont un coût, financé en grande partie par des entreprises mécènes. Même si aucun chiffre officiel ne circule, on estime que pour être partenaire officiel de l'année du Mexique, il faut payer au minimum 200.000 euros.

Un coût qu'acceptent de payer de nombreuses entreprises françaises, dont le fabricant de moteur d'avions Safran, Axa, Lafarge, Schneider Electric, EADS, Eurocopter ou encore Thales. D'autant que cet investissement leur permet de nouer des contacts, de soigner leur notoriété sur place et de faire du lobbying.

Une stratégie qui paye

Cet investissement en vaut la peine, puisque les précédentes années culturelles consacrées à d’autres pays ont ensuite permis de signer de nombreux contrats commerciaux. Ce fut notamment le cas après les années de la Chine, du Brésil ou de la Russie, comme l’affirme Christophe Lecourtier, directeur général d'Ubifrance, la structure qui assure le développement des entreprises françaises à l'étranger.

“Cela se retrouve en contrats. Quand on prend par exemple l’année de la France au Brésil, on a réussi à amener à peu près 600 entreprises nouvelles sur ce marché. La balance commerciale France-Brésil en 2010, c’est-à-dire un an après, a enregistré plus 30 ou plus 35% de croissance d’une année à l’autre“, analyse-t-il. L’Année du Mexique peut donc être un solide atout, d’autant que la France n’est que le 40e partenaire économique des Mexicains.

Le business français toujours associé à la culture

“C’est pas mal d’arriver à coupler à la fois une image culturelle et nos entreprises, parce que la France, c’est un peu plus que des produits, c’est une image, une histoire, un discours politique, et c’est aussi cela qu’on vend aux nouveaux consommateurs ou aux nouveaux marchés étrangers“, poursuit le directeur général d'Ubifrance.

La France joue donc son atout culturel pour séduire ses futurs partenaires. Cette stratégie semble si payante que les Etats-Unis s’en inquiètent, à en croire un câble révélé par Wikileaks. Les diplomates américains y comparent ces programmes à "un Airbus enveloppé dans une peinture de Degas".