La France menace les spéculateurs

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Une enquête a été ouverte sur les rumeurs qui alimentent la spéculation sur les marchés.

La France va enquêter "par tous les moyens" sur "les rumeurs infondées" qui ont visé cette semaine l'Espagne et l'Italie et prendra des sanctions contre les spéculateurs. C’est le message qu’a voulu envoyer vendredi Jean-Pierre Jouyet, président de l'Autorité des Marchés financiers (AMF), à destination du secteur financier.

Depuis le début du mois de mai, les places boursières européennes sont en effet dans le rouge, victimes d’une spéculation qui parie sur la faiblesse de la Grèce, mais aussi de l’Espagne, du Portugal, de l’Italie et de l’Irlande. Les gouvernements européens espèrent donc enrayer cette tendance, en menaçant les acteurs de rumeurs sur l’incapacité des pays européens à honorer leurs dettes.

"Il y aura enquête et sanctions"

"Que ce soit des banques françaises, que ce soit des banques étrangères qui opèrent à Paris, que ce soit des fonds à Paris, à Berlin, à Londres, peu m'importe. Dès que j'aurai des informations de spéculation, dès que j'aurai, par tous moyens, des comportements de marchés anormaux, il y aura enquête et sanctions", a affirmé le président de l'Autorité des Marchés financiers.

Coordination au niveau européen

"On tapera sur les doigts de tous ceux qui se sont mal comportés", a-t-il encore promis. D’autant qu’une réunion du comité européen des régulateurs (CESER) doit se tenir vendredi à Barcelone. C’est donc l’occasion pour les pays de la zone euro de coordonner leurs enquêtes, par le biais à la police des marchés européenne, le CESR-pol.

"Sur la base de ces informations, nous ouvrirons des enquêtes sur toutes les rumeurs de cette semaine, sur tous les opérateurs qui ont pu être concernés, que ce soit des opérateurs français, des opérateurs étrangers opérant à Paris, des opérateurs opérant en Europe", a expliqué Jean-Pierre Jouyet.

Ce dernier a même demandé à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) des informations sur "tout ce qui pourrait avoir été échangé en termes de mail, de texto, tout ce qui aura pu être rapporté sur des bulletins internes de banques, de fonds".

Une enquête sur l’origine des rumeurs spéculatives peut-elle aboutir ?