François Baroin rétropédale sur la prime de 1.000 euros. Le ministre du Budget, qui présentait jeudi matin à la presse le nouveau formulaire de la déclaration de revenus 2010, a été beaucoup plus flou que sur l'antenne d'Europe 1 la veille. Curieusement, la référence à 1.000 euros a totalement disparu de son discours. François Baroin ne parle désormais plus que d’un "encouragement à la négociation".
"Il y aura des mesures de nature législative visant à encourager par la voix de la négociation une contractualisation de telle sorte que les salariés profitent aussi pleinement et mieux de l’augmentation des bénéfices de ces entreprises ", a-t-il développé. "Sur la base de 86 milliards qui sont actuellement annoncés comme redistribution de la part des entreprises, nous estimons qu’une bonne partie de cet argent, naturellement, par la voie de la négociation et pas dans une logique administrée et impérative, doit être redistribuée aux salariés".
"Que les salariés profitent aussi des bénéfices" :
Une annonce nettement plus complexe que la formule de la prime de 1.000 euros aux salariés de toutes les entreprises qui redistribuent des dividendes à leurs actionnaires. Et pour cause, cette prime uniforme et obligatoire semblait ne pas résister aux obstacles juridiques et techniques que sa mise en œuvre impliquait.
Ce projet était loin de faire l'unanimité. Le Medef et la CGPME n'ont pas caché leur hostilité et leur incompréhension après l'annonce de cette "prime dividendes". "J'en ai assez de voir que l’État s’occupe de gérer nos entreprises. Il faut laisser ce travail aux patrons", a réagi jeudi matin Jean-François Roubaud, président de la CGPME, sur Europe 1.
Bernard Thibault, le patron de la CGT, a lui dénoncé une "forme de compensation dans la communication politique" pour détourner les salariés de leur principale préoccupation : le pouvoir d’achat.