Les Français, en grande partie convertis au diesel à cause de son plus faible prix, risquent de changer de religion. Le président du Comité sur la fiscalité écologique, Christian de Perthuis, a en effet défendu mardi un rééquilibrage des taxes sur les carburants, notamment pour des motifs sanitaires. Les taxes sur le diesel seraient alors alignées sur celles pratiquées pour l’essence.
• Un constat : le diesel moins taxé mais plus dangereux. Le diesel représente 80% de la consommation en France car il est le moins taxé : 0,65 euro par litre en moyenne contre 0,86 pour l'essence. Problème, il est aussi plus dangereux, notamment aux yeux de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui l’a récemment classé parmi les substances cancérogènes pour l'homme. Selon certaines études, le diesel pourrait être responsable de 42.000 morts prématurées par an en France, ce que les constructeurs automobile démentent.
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• Une conséquence : la hausse des taxes. Partant de ce constat, le gouvernement envisage de réduire l’écart fiscal entre essence et diesel, d’autant qu’il a prévu de dégager 3 milliards d'euros grâce à la fiscalité écologique pour financer une partie de son pacte de compétitivité en faveur des entreprises. Ce scénario, le président du Comité sur la fiscalité écologique l’a confirmé mardi, le jugeant inévitable.
• Juste une question de temps. Cet alignement des taxes entre diesel et essence, "on le fera, la question c'est à quel rythme et comment, comment on va faire passer la pilule", a précisé Christian de Perthuis, sans indiquer de date ni de chiffre. Ce dernier a néanmoins reconnu qu’une telle mesure, "prise brutalement, pose un certain nombre de difficulté à un certain nombre de professionnels", ouvrant la porte à des compensations ciblées pour les constructeurs.