Des mois de négociation qui ont finalement abouti vendredi. La vente par la France à la Russie de deux navires de guerre Mistral a été signée vendredi au Forum économique de Saint-Pétersbourg, selon l’agence russe Ria Novosti, qui cite le patron de chantiers navals publics russes. Le contrat a été signé par des responsables du groupe de construction navale militaire français DCNS et le groupe public russe Rosoboronexport, en présence du président russe Dmitri Medvedev.
La vente "réjouit" Sarkozy"
Le montant du contrat s'élève à 1,12 milliard de dollars, a indiqué à des journalistes le ministre français du Commerce extérieur Pierre Lellouche, aussi présent à la signature. "Ce contrat est historiquement et psychologiquement une nouvelle page", a-t-il déclaré. Le patron de Rosobornexport, Anatoli Issaïkine, a pour sa part évoqué un montant de 1,2 milliard d'euros, selon les agences Interfax et Ria Novosti. Le président Nicolas Sarkozy s'est par ailleurs félicité de la vente.
Le chef de l'Etat, "qui s'est beaucoup investi dans ce projet, se réjouit de la signature aujourd'hui à Saint-Pétersbourg, en marge du Forum économique mondial, du contrat pour la fourniture à la Russie de deux bâtiments de projection et de commandement (BPC), qui seront construits en France", affirme l'Elysée.
Un accord ultérieur pour deux autres navires
Selon le montage industriel confirmé à Deauville le 26 mai dernier, au moment de l’annonce de la signature imminente d'un "accord définitif" sur la fourniture de quatre navires au total, deux exemplaires destinés à la marine russe doivent être construits pour l'essentiel par les chantiers français STX de Saint-Nazaire. Le premier navire, qui sera construit à 80% par STX, devrait être livré en décembre 2013. Long de 200 m et jaugeant 21.600 tonnes, le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral est capable de transporter des hélicoptères, des chars et de nombreuses troupes.
Les deux autres navires doivent être construits en Russie, selon ce qui avait été convenu à Deauville. Le sort de ces deux derniers exemplaires est censé faire l'objet d'un accord ultérieur, selon une source russe citée par Ria Novosti.
Contreparties
Cette signature est une bonne nouvelle pour l’armement français, mais il y a des contreparties. D’abord parce que c'est la première fois qu'un pays membre de l'Alliance atlantique doit livrer du matériel militaire "sensible" à Moscou, ce qui n’a pas manqué de susciter les critiques de Washington, mais aussi celles des pays baltes et de la Géorgie, anciens satellites de Moscou.
Ensuite parce que la Russie compte sur un renvoi d’ascenseur. Moscou tente en effet désormais de convaincre la France de lui acheter quatre avions amphibie bombardiers d'eau Be-200, selon le quotidien économique Vedomosti. La partie russe aurait proposé à la France d'acheter ces appareils pour un montant de 50 millions de dollars pièce.