Nicolas Sarkozy a proposé jeudi soir une intervention télévisée à forte teneur économique. Au lendemain d'un sommet de Bruxelles consacré au sauvetage de la zone euro, le chef de d'Etat a annoncé un nouveau plan d'économies pour tenter d'enrayer la crise.
Point de départ de ce tour de vis budgétaire, la révision à la baisse de la prévision de croissance pour 2012, de 1,75% à 1%. Ce qui nécessite de réaliser "6 à 8 milliards" d'économies pour tenir les objectifs intangibles de réduction des déficits, a précisé Nicolas Sarkozy.
Une nouvelle TVA à taux intermédiaire
Dans cette optique, le gouvernement devrait instaurer un taux intermédiaire de TVA dont le taux sera très probablement fixé à 7%, selon les informations révélées par Europe 1. Ce taux sera donc situé entre le taux réduit à 5,5% et le taux normal à 19,6% déjà existants. Seraient concernés par cette hausse, les services à la personne, les travaux à domicile, l'achat de certains équipements pour la maison, comme la douche ou la cheminée. Une liste de produits de première nécessité, comme le pain, sera maintenue au taux actuel de 5,5%.
Jeudi soir, Nicolas Sarkozy n'avait pas fait d'annonces précises sur les modalités de ce plan de rigueur. Le chef de l’Etat a simplement exclu "une augmentation généralisée de la TVA" qui "pèserait sur le pouvoir d'achat". Sur Europe 1 vendredi matin, Alain Minc a jugé qu'"on s'en tirera avec une hausse intermédiaire si on a besoin que de 6 à 8 milliards. Si on a besoin de plus, elle sera inévitablement généralisée", a-t-il prévenu.
Coupes budgétaires et surtaxe de l’impôt sur les sociétés
Le gouvernement va également réfléchir à des coupes budgétaires, notamment dans le domaine de la santé, et devrait s’attaquer à de nouvelles économies sur les dépenses de fonctionnement. Le rapporteur du Budget, Gilles Carrez, se veut pour sa part optimiste. "Ne me dite pas que sur 1.000 milliards de dépenses publiques, on ne peut pas trouver 6 à 8 milliards", explique-t-il dans le journal Les Echos.
Enfin, autre piste envisagée, une surtaxe d’impôt sur les sociétés qui pourrait être ciblée sur les grandes entreprises. Le gouvernement pourrait ainsi s’attaquer au différentiel d’impôt entre les multinationales et les PME.
Quels que soient les arbitrages choisis, le gouvernement fera connaître sa volonté rapidement. Ce nouveau tour de vis budgétaire doit être annoncé "dans les dix jours" après le sommet du G20 programmé les 3 et 4 novembre à Cannes.