Qui va payer pour les casseurs ? Lundi soir, la remise du trophée de champion de France de ligue 1 au PSG a dégénéré à Paris, des petits groupes de personnes n'hésitant pas à s'en prendre aux commerces autour du Trocadéro ou des Champs-Elysées. Résultat : au moins 15 vitrines cassées, quatre magasins pillés et une cinquantaine de voitures dégradées, sans parler des cabines téléphoniques ou des abri-bus.
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L'Etat payera-t-il ? A charge désormais pour les compagnies d'assurance de rembourser les victimes. Pour l'heure, elles ne savent pas encore combien les incidents de lundi vont leur coûter. Mais elles ont déjà prévu de demander à l'Etat de payer les pots cassés. "En l'occurrence, il y a une loi qui date de 1983, qui reconnait la responsabilité de l'Etat quand il y a eu une faute dans le maintien de l'ordre, comme par exemple s'il n'y avait pas suffisamment de moyens mis en œuvre", explique Jean-Luc de Boissieu, secrétaire général du Groupement des entreprises mutuelles d'assurances (GEMA). "Vu ce que tout le monde dit, l'Etat a manifestement mal anticipé les évènements", affirme-t-il.
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Le précédent de 2005. L'existence de cette loi ne signifie pas pour autant que l'Etat reconnaît facilement sa responsabilité. En 2005, après les émeutes de banlieue, les assurances avaient déjà tenté de mettre en cause la responsabilité du pouvoir pour obtenir réparation des 200 millions d'euros de dégâts. Mais la justice avait rejeté leur demande, estimant que le caractère spontané des troubles ne permettait pas de les anticiper. "C'est une question de caractère spontané ou organisé de l'émeute qui est en cause", explique Jean-Luc de Boissieu.
Une "insuffisance de moyens" ? Alors cette fois, les assureurs affûtent leurs arguments. Selon eux, plusieurs éléments montrent la responsabilité de l'Etat français dans les débordements de lundi soir. "Manifestement, il y a un consensus sur l'idée que l'Etat a mal anticipé les évènements", estime le secrétaire général du GEMA. Selon lui, la police connaissait bien la violence de certains supporters du PSG, et la fête était prévue de longue date. "Dans le cas (de lundi) soir, on peut se dire que c'était un mouvement populaire mal appréhendé. Il y avait une insuffisance des moyens de répressions à cet endroit-là."