Fermeture des abattoirs de Gad, plans sociaux en cascade, grogne des bonnets rouges, écotaxe, etc. : la Bretagne est en ébullition. Jean-Marc Ayrault avait promis un plan d’aide, que les élus régionaux et le Conseil économique et environnemental régional ont découvert mercredi. Ce pacte d’avenir, sera signé à Rennes le 13 décembre. Objectif : apporter une réponse aux difficultés de la Bretagne et notamment de sa filière agroalimentaire. A peine révélé, le pacte fait grincer des dents et certains crient déjà à "l’enfumage".
Sécuriser l’emploi. Les salariés licenciés devraient toucher 98% de leurs revenus pendant un an, selon une information Europe 1. Cette mesure avait déjà été annoncée pour les employés de Gad, elle va être étendue à l’ensemble des entreprises du Finistère. Outre la sécurité financière, le plan prévoit de former les chômeurs et de mieux les accompagner vers le retour à l’emploi.
Développer le territoire. L’Etat souhaite désenclaver la région. Il va donc pérenniser certains chantiers comme le développement du haut débit, ou le TGV. La priorité est mise sur les lignes ferroviaires qui permettront à Quimper et Brest de n’être plus qu’à trois heures de Paris. Et cela passe par des investissements sur les infrastructures. Une centaine de millions d’euros est également prévue dans le plan pour finir les travaux sur la route nationale 164 qui traverse la Bretagne : le passage à deux fois deux voies sur l’ensemble du parcours doit être achevé. Enfin, le gouvernement souhaite que la région se tourne vers l’avenir en misant sur des filières d'avenir, comme l'éolien en mer ou la cyberdéfense. Côté transition énergétique, l'Etat prévoir la mobilisation de 21 millions d’euros pour la reconquête de la qualité de l’eau par l’Agence de l’Eau Loire Bretagne et les soutiens de l’Ademe à hauteur de 33 millions d’euros, notamment dans le cadre des fonds chaleur et déchets, permettant d’accompagner les projets de méthanisation et les actions du futur pacte énergétique breton.
Un milliard pour la Bretagne. L’Etat va mettre la main à la poche. Il a déjà annoncé une enveloppe de 15 millions d'euros pour les entreprises agroalimentaires en difficulté et un programme d’investissement d’avenir a été annoncé. D’autres institutions sont également mises à contribution. La Banque publique d’investissement a déjà investi 550 millions d’euros pour accompagner des entreprises bretonnes entre janvier et septembre de cette année et elle va continuer avec le groupe Doux. Enfin, la région va profiter des aides européennes. Au titre de la politique agricole commune, 15 millions vont être débloqués pour la filière volaille. A cela va s’ajouter un doublement des fonds européens qui passent de 175 à 370 millions sur la période 2014-2020.
Les petits plus. Le pacte pour la Bretagne affectera enfin deux domaines assez particuliers. Tout d'abord, la région sera la première à expérimenter la simplification administrative voulu par le gouvernement Ayrault. Enfin, et sans que cela n'ait de lien avec l'emploi en Bretagne, les élus régionaux ont réussi à obtenir la compétence culturelle de l'Etat. Concrètement, les fonctionnaires qui travaillent pour la culture en Bretagne vont passer sous la responsabilité de la région.