Jean-Claude Trichet, qui quittera la tête de la Banque centrale européenne le 31 octobre prochain après un mandat de huit ans, a exprimé dimanche sur Europe 1 sa vision de l'Europe de demain. Selon lui, l'Union européenne doit réformer ses traités pour empêcher à l'avenir un de ses Etats membres de créer des problèmes pour les autres, comme c'est le cas actuellement, notamment pour la Grèce.
"Il faut être capable d'imposer des décisions"
"Il faut réfléchir à l'avenir. Demain, à mon avis il faut changer le traité pour être capable d'empêcher un membre de la zone euro de vagabonder et de créer des problèmes pour tous les autres", a-t-il déclaré lors du Grand Rendez-Vous Europe 1-Le Parisien-Aujourd'hui en France. "Pour cela, il faut même être capable d'imposer des décisions à un pays", a-t-il ajouté. "Il faut être capable de faire ça, c'est la leçon de la crise".
"Il faut changer le traité":
"Il faut aller plus loin que les recommandations, éventuellement avec les sanctions. Ceci dit, je crois qu'on appliquera maintenant de manière beaucoup plus rigoureuse la gouvernance actuelle même sans changement de traité", a conclu Jean-Claude Trichet.
"L'Euro est une monnaie extrêmement crédible"
Le directeur de la BCE a également exprimé sa confiance dans la zone euro. "Je ne crois pas que la zone euro soit menacée. Je ne crois pas que l'euro en tant que monnaie soit menacé", a-t-il ajouté.
"La zone euro n'est pas menacée":
"Nous avons donné aux 332 millions d'Européens, en particulier aux pauvres et aux plus démunis, la stabilité des prix", a expliqué Jean-Claude Trichet. Selon lui, l'euro est une monnaie "extrêmement crédible, qui inspire confiance".
Un clin d'oeil aux Indignés
Réagissant aux mouvement de contestation contre l'austérité qui se répandent dans les capitales mondiales, Jean-Claude Trichet a adressé un clin d'oeil aux "Indignés", en disant adhérer en partie à leur message. "Il n'est pas possible de laisser un système financier et par voie de conséquence un système économique au niveau mondial qui soit aussi fragile", a-t-il dit. Il prône donc un renforcement des règles et des contraintes imposées à la finance. "J'interprète une partie du message qui nous vient de ce mouvement (des indignés - NDLR) comme allant précisément dans ce sens", a-t-il ajouté.
Jean-Claude Trichet a dit s'opposer cependant à "démolir" les banques car, souligne-t-il, elles financent les trois quarts de l'économie, mais il a dit être d'accord pour renforcer les règles de prudence.