Le fameux TTIP (Partenariat transatlantique pour le commerce et l'investissement), immense serpent de mer visant à faciliter le commerce entre le Nouveau monde et le Vieux continent, verra-t-il le jour lors du sommet européen du 26 mars ? Le président américain Barack Obama et les dirigeants européens devraient s'engager à cette occasion à lever toutes les barrières douanières en vigueur dans les échanges bilatéraux, selon un projet de communiqué.
Un accord gagnant-gagnant ? "L'Union européenne et les Etats-Unis s'engagent fermement à conclure un Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement exhaustif et ambitieux", indique le projet de communiqué. L'enjeu est de taille : selon la Commission européenne, cet accord permettrait d’accélérer la croissance (+0,4% côté US, +0,5% pour l’Europe) et de créer 2 millions d’emplois.
Lutter contre le protectionnisme. Mais les deux parties n'étaient jusqu'à présent pas parvenues à trouver un accord, les concessions américaines s'étant avérées moins importantes que ce que souhaitaient les Européens. Pomme de discorde, le système de protectionnisme américain ("Buy American Act") qui empêche les entreprises européennes de vendre directement au gouvernement américain, et donc leur ferme l’accès aux marchés publics. Autres écueils : les Américains souhaitent faire tomber les barrières européennes aux OGM. Du côté français, on craint que l'exception culturelle disparaisse sur l'autel du commerce international.
Un accord qui passe mal. Le projet rencontre une forte opposition de la part des populations des deux côtés de l'Atlantique. Le libre échange est diabolisé par de nombreux européens, victimes de la crise financière, qui craignent que la dérégulation du commerce ne les pénalise. A Washington, le bloc démocrate se montre particulièrement réticent à laisser le champ libre à Barack Obama pour accélérer les procédures, via le "Fast track", qui permet de présenter le texte au Congrès sans qu'il soit modifiable. Et l’Amérique n’est pas prête à défendre le libéralisme au prix de l’ouverture totale de son économie.