La tribune de Warren Buffet ferait-elle des émules ? Le milliardaire et philanthrope américain s’est prononcé dimanche, dans le New York Times, pour une augmentation des taxes pour les "mega-riches". C’est désormais au tour du Français Maurice Lévy de réclamer une hausse d’impôts pour les plus hauts revenus.
Dans une tribune publiée dans Le Monde daté de mercredi, le président de l’Association française des entreprises privées (AFEP), dont la fortune dépasse les 100 millions d’euros, prône "une contribution exceptionnelle des plus riches, des plus favorisés, des nantis", pour lutter contre le déficit des finances publiques.
Payer la facture
"J’ai toujours considéré que la grande majorité des dirigeants méritaient leur rémunération, et pour certains plus encore", précise-t-il. "Mais je considère avec la même force qu’il est normal que nous, qui avons eu la chance de pouvoir réussir, de gagner de l’argent, jouions pleinement notre rôle de citoyens en participant à l’effort national".
Pour le PDG de Publicis, il est urgent de s’attaquer à la question du déficit public. "Pendant toutes ces décennies, nous avons vécu au-dessus de nos moyens, défendant bec et ongles un modèle que nous n’avons plus les moyens de financer. Aujourd’hui la facture nous est présentée, et il faut payer".
"Supprimer les niches fiscales"
Pour y parvenir, Maurice Lévy, en plus de taxer les riches, envisage d’autres possibilités. Il propose par exemple de "couper dans la dépense" et de "raboter ou supprimer les niches fiscales". Le millionnaire évoque aussi "une profonde réforme de nos structures administratives et de nos systèmes sociaux", en en profitant pour saluer la réforme des retraites.
En cas de besoin, un "programme de privatisation" pourra être lancé, "exclusivement" dédié au surendettement. Enfin, Maurice Lévy souhaite "réduire sensiblement les coûts des charges qui pèsent sur les salaires", pour "redonner à notre économie les moyens de sa compétitivité".
Nicolas Sarkozy et François Fillon ont fixé au 24 août une réunion d’arbitrage sur les moyens à mettre en œuvre pour réduire les déficits publics. Mais les deux dirigeants auraient d’ores et déjà décidé de ne pas toucher aux impôts, même pour plus riches.