Ecologie ne rime pas forcément avec économies. Les systèmes de vélos en libre service, dont 30 villes hexagonales sont désormais équipées, en sont un exemple. Le 1er avril, la ville de Paris a augmenté les tarifs des Vélib'. Une hausse qui ne fait pas dans la dentelle : l’abonnement pour une location à la journée augmente de 70% (passant de 1 euro à 1,70 euro), la location à l’année coûte elle 39 euros, soit 10 euros de plus que la tarif fixé en 2007 lors du lancement du système.
A Paris, le vandalisme est la principale explication à cette inflation : sur les plus de 20.000 vélos mis en service il y a quatre ans, plus aucun n’est d’origine. 10.000 ont été volés, les autres sont trop endommagés. Alors qu’un vélo coûte 600 euros, l’addition est lourde. Et si le budget du Vélib' reste secret, son coût peut être estimé entre 2.000 et 3.0000 euros annuels.
Mobilités durables et douces
Pour Christophe Najdovski,adjoint écologiste au maire de Paris, cet investissement lourd n’est "pas un problème en soi". Il argumente : "si l’on veut promouvoir des mobilités durables qui soient douces, c’est notre rôle de pouvoirs publics d’inciter à des comportements vertueux". Et l’adjoint parisien d’ajouter que les transports publics peuvent aussi être déficitaires.
En somme, si l’investissement est conséquent, il faut le concevoir comme durable. L’argument est repris dans la plupart des villes qui ont installé des vélos en libre service. Ce qui n’empêche pas de chercher à en limiter les coûts. Cela passe par exemple par la recherche de nouveaux modèles d’exploitation.
Du deux-roues aux quatre-roues
Ainsi, à Lorient, la mairie a prévu de mettre en place un système qui proposera en priorité "une location en longue et en moyenne durée", explique Olivier Le Lamer, maire adjoint chargé des déplacements. Objectif, réduire les coûts d’exploitation. La location à courte durée sera possible, mais elle nécessitera de ramener le vélo à la station de départ, une façon de viser un public de passage. Du coup, les coûts de manutention sur les stations pourront être réduits.
En parallèle de cette réflexion sur les coûts des deux roues, les villes françaises développent des systèmes de voiture partagées. A Nice, un réseau de ce type ouvrira lundi 4 avril, alors qu’à Pau il est déjà en place. La maire socialiste de la ville béarnaise, Martine Lignières-Cassou, explique à Europe 1 que les habitants qui vivent au centre-ville "n’ont pas forcément besoin d’une voiture", mais peuvent y recourir occasionnellement. Le système palois ne compte pour l’instant que 125 abonnés qui s’acquittent de 12 euros mensuels, mais la mairie espère convaincre ses citoyens de son utilité. Un autre investissement coûteux, mais qui, à terme, doit prouver sa rentabilité économique, et écologique.