"Pas de reprise avant 2013". Invité d'Europe 1 vendredi matin, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, a tenu à rappeler que la sortie de crise ne se ferait pas en un jour. Selon les dernières prévisions de la BCE, La zone euro ne devrait en effet pas connaître de reprise avant le second semestre 2013. Mario Draghi voit cependant des raisons de garder espoir pour la monnaie unique.
• L'aide à la Grèce en marche. Selon lui, les leaders européens ont d'abord réussi à trouver un accord qui permette d'apporter l'aide nécessaire à la Grèce. "La principale décision du sommet du 27 novembre a été de ramener la dette du pays à un niveau soutenable. Cela devrait permettre à Athènes de poursuivre les réformes engagées ", a-t-il ainsi estimé.
• Assainissement des finances publiques. Tous les pays d'Europe ont par ailleurs pris le chemin d'une gestion plus saine de leurs finances publiques. "Nous réussirons à condition que les gouvernements agissent", a souligné le patron de la BCE. Mais pour lui, le redressement de l'Europe doit également passer par une plus grande volonté de coopération au sein de l'union. "Les politiques économiques de certains pays ont été soit mal menées, soit carrément inexistantes", estime-t-il. "Nous devons maintenant mettre en œuvre l'union budgétaire, l'union politique. Nous devrons apprendre à partager la souveraineté."
• La perte du AAA est un signal. Mario Draghi considère d'ailleurs que la BCE doit se tenir prête à intervenir si besoin est. "Le mot clé c'est la compétitivité. Il faut éliminer les rigidités", estime-t-il. Pour lui, la perte du triple A n'est pas l'annonce d'un effondrement imminent pour la France. "Il s'est produit très peu de choses après la dégradation française. C'est plus un signal, que les dirigeants doivent prendre au sérieux".
Alors que Mario Draghi se veut confiant, l'institut de statistiques européen Eurostat a dévoilé vendredi matin des chiffres du chômage en hausse pour la zone euro, à 11,7 % de la population active.