C'est une course contre-la-montre qui est lancée. Dans six semaines, les agriculteurs vont commencer à semer leur maïs. Or depuis, le mois de novembre, le maïs Monsanto 810, un maïs OGM, est à nouveau autorisé en France, suite à la décision du Conseil d'Etat de casser la clause de sauvegarde européenne qui avait été activée par la France. Les juristes du ministère de l’Agriculture cherchent la parade.
Prouver un danger immédiat pour l’environnement
Car, le gouvernement a certes promis de refaire très vite un texte pour bloquer la culture d'OGM en France, mais cela semble prend plus de temps que prévu. Et pour cause : il faut prouver un danger immédiat et manifeste pour l'environnement, sous peine d'être retoqué par la Cour européenne de justice. Or, il n'y a quasiment aucune étude scientifique sur le sujet.
Sans nouvelle interdiction, certains agriculteurs entendent donc en profiter pour planter du maïs OGM. "Aujourd'hui, j'ai le droit de semer du maïs OGM dans mes champs. Rien ne me l'interdit", prévient Claude Ménara, qui cultive 400 hectares dans le Lot-et-Garonne. "Donc, dès le mois de février-mars, je vais le faire, et je ne serai pas seul", promet-il.
Les anti-OGM menacent d'actions
Le maïs OGM Monsanto 810 est plus résistant et ne nécessite pas de traitement phytosanitaire. Il propose en outre des rendements plus importants. "Au final, économiquement, l'agriculteur est gagnant", indique Céline Duroc, directrice adjointe de l'association des producteurs de maïs.
Reste que les tensions risquent de resurgir dans les campagnes entre les pro et les anti-OGM. Ces derniers, au premier rang desquels les Faucheurs volontaires et la Confédération paysanne, menacent déjà de lancer des actions coups de poing si rien n'est fait pour interdire ces OGM.