Leur expérience de la haute montagne permettra-t-elle de leur sauver la vie ? Les secours s’activent pour tenter d'évacuer un guide de haute montagne et sa cliente, coincés depuis mercredi soir dans le massif du Mont Blanc, 150 mètres environ sous la pointe Walker, le sommet des Grandes Jorasses. A cette altitude, les températures varient en -10°C le jour et -25°C la nuit.
Les recherches entreprises mardi sous un épais brouillard ont été vaines. "Les probabilités de survie diminuent chaque jour, même si elles ne sont pas nulles", a déclaré le commandant du PGHM de Chamonix, Jean-Baptiste Estachy.Dans la soirée, la température avoisinait les -9 degrés à 4.000 mètres d'altitude avec des chutes de neige, selon Météo France.
Plusieurs hélicoptères avaient déjà décollé lundi depuis la vallée de Chamonix, sans réussir à localiser les deux alpinistes. "Les conditions météo nous laissent peu de temps, donc on est obligé de morceler le travail et puis on a une incertitude assez forte sur la zone dans laquelle ils peuvent se trouver", expliquait Jean-Baptiste Estachy, commandant du PGHM de Haute-Savoie, au micro d'Europe 1.
Parti pour une difficile ascension
Alpinistes chevronnés, Olivier Sourzac, 47 ans, et sa cliente Charlotte Demetz, une Parisienne de 44 ans, sont partis mercredi pour réaliser l’ascension du sommet des Grandes Jorasses par la voie du Linceul, un long glacier qui atteint 4.200 mètres.
Les conditions météorologiques poussent le duo à s’arrêter mercredi soir pour attendre que la tempête passe. Problème : la météo ne s’est depuis pas améliorée et bloque toujours les deux alpinistes, qui se décident jeudi soir à appeler les secours. Les contacts téléphoniques se sont interrompus vendredi après-midi, le téléphone du guide n'ayant plus de batterie.
Périlleuses opérations de sauvetage
Le duo étant coincé à la frontière entre l'Italie et la France, les secouristes des deux pays s’activent mais sont, eux aussi, handicapés par "des conditions météorologiques himalayennes", dixit un sauveteur italien. Ils disposent au total de trois hélicoptères : deux côté français et un autre côté italien.
Dimanche, à quatre reprises, ils ont tenté d'aller récupérer les deux alpinistes mais ont du rebrousser chemin, "au risque sinon de mettre en danger la vie des sauveteurs", a expliqué Oscar Taiola, responsable du secours alpin de Courmayeur.
Neige, rafales de vent et brouillard ont compliqué les opérations successives, même lorsque les appareils ne transportaient que le pilote et un guide alpin pour être les plus légers possibles.
A l’abri dans un trou creusé à même la pente
Une équipe de huit guides partis de Chamonix a également cherché à rejoindre à pied les deux alpinistes bloqués. Mais à cause des conditions météorologiques difficiles, ils ont dû quitter le refuge de Boccalatte, à 2.804 mètres, et redescendre dans la vallée.
Dans les dernières conversations téléphoniques, le guide a indiqué avoir réussi à creuser un trou dans la neige sous une corniche de glace. C’est là que lui et sa cliente s'apprêtent à passer une septième nuit dans le froid et les tempêtes de neige.