Deux hommes ont été mis en examen vendredi à Bobigny, soupçonnés d'avoir escroqué plus de 2.000 utilisateurs de téléphones sous système d'exploitation Android de Google pour un préjudice de 100.000 euros en ayant créé un logiciel malveillant, a-t-on appris de source policière. L'office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) a mené l'enquête pendant deux mois pour remonter jusqu'au deux hommes qui seraient à l'origine de la supercherie.
Leur programme usurpait le nom de logiciels légitimes, a précisé l'OCLCTIC. Implanté sur le téléphone de la victime, il envoyait des SMS surtaxés à l'insu de l'utilisateur, et recevait en retour des codes de micro-paiement qui étaient interceptés et transférés sur des téléphones portables de l'un des pirates, a poursuivi cette source. Des victimes ont ainsi téléchargé une version infectée d'une application permettant de suivre la consommation de son forfait, qui entraînait l'envoi de quatre SMS facturés à 4,5 euros l'unité.
L'opération, invisible pour l'abonné, générait un préjudice estimé de 20 à 30 euros par personnes, selon l'OCLCTIC. Le logiciel malveillant, nommé Foncy, aurait fait plus de 2.000 victimes depuis l'été 2011. Le parquet de Bobigny a ouvert une information judiciaire. Les deux hommes, dont l'un serait l'initiateur et l'autre le technicien, ont été mis en examen pour escroquerie en bande organisée et détention d'un logiciel malveillant.