L'affaire de soupçons pédophiles à Créteil a ravivé la colère et l'inquiétude de certains parents de l'école maternelle des Bons-Raisins à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. Au mois de février dernier, un remplaçant a été suspendu et mis en examen, suite à une plainte pour attouchements sexuels sur une petite fille. Les parents reprochent aujourd'hui à l'établissement d'avoir mis du temps à faire parvenir l'information.
Ce n'est que le 30 janvier que Nathalie, une mère, a découvert la lettre de l'inspecteur d'académie dans le cahier de liaison de sa fille. Le message est donc arrivé deux semaines après la plainte d'une camarade de classe et la suspension immédiate de l'enseignant. "On nous a prévenus 17 jours après les faits. C'est très grave qu'on nous cache des faits comme ça", a déploré sur Europe 1, cette mère très en colère. "On entend aujourd'hui qu'on a un gros problème à Créteil. Là, on aurait mérité qu'un ministre vienne parler aux parents", a-t-elle ajouté.
La directrice informée le lendemain
Le père de l'enfant qui aurait été victime d'attouchements avait informé la directrice dès le lendemain matin des faits. "L’enseignant a été le jour même sorti de sa classe", avait indiqué au Parisien, l’inspecteur d’académie des Hauts-de-Seine, Edouard Rosselet. "J’ai pris à son sujet une mesure de suspension à titre conservatoire qui ne constitue pas une sanction, qui respecte la présomption d’innocence, et ne porte pas préjudice au déroulement de sa carrière ni au versement de son traitement."
L’inspecteur d’académie avait dans le même temps saisi le procureur de la République. Le maître remplaçant avait été entendu par les services de police avant sa mise en examen pour "agression sexuelle sur mineur", le 18 janvier. Il avait été placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’exercer.
L'inquiétude dans les autres écoles
Selon les premiers éléments de l'enquête de la brigade des mineurs, aucune autre victime n'a été détectée dans cette classe de l'école maternelle des Bons-Raisins. Mais l'inquiétude a gagné certains parents d'élèves car cet homme a enseigné dans plusieurs écoles de la ville pendant 30 ans.
"Il y a pas mal de parents qui se manifestent. Quelqu'un qui passe à l'acte à 50 ou 55 ans, pourquoi pas à 35 ou 45 ans. Je crois que je n'accepterais pas qu'on puisse découvrir aujourd'hui qu'il n'en n'est pas à son coup d'essai", a témoigné Alain Saïd, représentant des parents d'élèves de la PEEP, de l'école des Bons-Raisins.
D'autres parents de l'école Pasteur de Rueil-Malmaison ont décidé de devancer une éventuelle prise en charge par l'Education nationale. Ils se réunissent vendredi avec infirmières et psychologues pour en parler.