Dissimulée dans les toilettes ou dans le linge sale, la drogue voyageait dans des avions de ligne voyageant entre les Caraïbes et la France. L'interpellation début mai de deux employés d'une société de nettoyage opérant dans les avions de ligne à Orly, dans le Val-de-Marne, a permis la mise au jour d'un étonnant circuit "d'import" de cocaïne. Une combine en or, qui fonctionnait depuis au moins quatre ans, rapporte Le Parisienmardi.
Un sac de sport dans du linge sale. Tout commence en juillet 2012. Camouflé dans un ballot de linge sale, un sac de sport pesant dix kilos, contenant huit pains de cocaïne, est découvert dans la soute "vrac" d'un avion d'Air Caraïbes en provenance de Saint-Domingue, en République Dominicaine. Très vite, les policiers chargés de l'enquête concentrent leurs investigations sur le personnel chargé du nettoyage des aéronefs à Orly. Parmi eux, un employé, Christian P., attire particulièrement leur attention.
Ce quarantenaire, originaire de Morsang-sur-Orge, dans l'Essonne, est alors placé sous surveillance. Début mai, les enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) apprennent qu'une importante livraison est programmée. C'est alors qu'ils observent Christian P., toujours sous surveillance, montant, seul, dans un avion désert de la compagnie Corsair en provenance de République Dominicaine. L'homme est interpellé sur le champ.
3.000 euros le kilo. Le suspect se met à table rapidement : une vingtaine de pains de cocaïnes sont cachés dans les deux toilettes. Les policiers retrouvent en effet 19 kg de "poudre" dissimulés dans l'appareil. En garde à vue, le suspect explique qu'il récupère ces colis pour le compte de plusieurs réseaux de trafiquants d'Ile-de-France, à raison de 3.000 euros perçus par kilo de cocaïne récupérés. Un second employé de l'entreprise de nettoyage est arrêté. L'homme est pour sa part soupçonné d'avoir aidé son collègue à quitter l'aéroport en possession de ses précieux "bagages", sans être repéré. Les deux hommes ont été récemment mis en examen et écroués. Selon les aveux du principal suspect, cette juteuse combine durait depuis 2009.