Plus de 700 litres de sang et des dizaines de litres de substances organiques retrouvés dans son garage. C'est la découverte faite récemment par les gendarmes spécialisés dans les affaires d'environnement. En poursuivant leur enquête, ces derniers soupçonnent également le thanatopracteur des Pyrénées-orientales de s'être débarrassé frauduleusement de milliers de litres de sang et déchets humains pour économiser le coût de leur incinération, révèle L'Indépendant.
Cet homme a été mis en examen jeudi et laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Il est poursuivi pour "élimination irrégulière de déchets présentant des risques infectieux et abandon illégal de déchets". Ce professionnel, qui avait en outre négligé de renouveler son habilitation en temps utile, est aussi poursuivi pour "gestion sans habilitation d'un établissement de thanatopraxie".
Des pratiques frauduleuses pour réduire les coûts. Exerçant depuis une vingtaine d'années, il a été dénoncé par ses confrères. Après deux mois et demi d'enquête, les gendarmes spécialisés dans les affaires d'environnement ont découvert les pratiques frauduleuses de l'embaumeur. Ce dernier, qui était censé faire incinérer le sang prélevé sur les défunts pour ensuite le remplacer par du formol, ainsi que diverses substances organiques, stockait en réalité le sang dans son garage. Il détournait ainsi la réglementation pour éviter les coûts d'incinération onéreux. Le sang, pouvant être contaminé, était donc stocké dans son garage.
Des déchets humains évacués en plein nature ? Outre le stockage de sang, l'homme est soupçonné d'avoir illégalement déversé des milliers de litres de substances humaines dans la nature ou dans des canalisations d'eaux usées. Ce thanatopracteur d'une quarantaine d'années, qui exerçait en libéral pour le compte de plusieurs pompes funèbres du département, "n'a pu justifier d'aucun contrat avec un organisme chargé de la destruction des déchets humains".
Un risque de pollution élevé. Selon les enquêteurs, il "procédait chaque année à 700 soins", consistant à prélever le sang et une partie des organes internes, pour les remplacer par des produits de conservation comme le formol. Ce qui représente "une quantité très importante de produits organiques", de l'ordre de 7.000 litres, selon le parquet. "On se demande donc ce qu'il en a fait", souligne-t-on au parquet en relevant "les risques de pollution" s'il s'avérait que le sang et les autres déchets ont été déversés dans les égouts ou la nature au mépris des règles sanitaires.