L'histoire. Tout commence dimanche après-midi. Une luxueuse berline se retrouve bloquée par une étape du rallye de Lozère. Au volant, Jean-Christophe Bouvier, directeur adjoint du cabinet du ministère des Outre-mer, qui se rend à Saint-Martin-de-Boubaux pour y passer quelques jours de vacances en famille. L'homme fait alors demi-tour pour tenter de passer par une autre route mais se retrouve une nouvelle fois bloqué dans la file de voitures au départ de la course.
"Inutile que je m'arrête". Fatigué par son trajet depuis Paris et à quelques kilomètres seulement d'arriver à destination, le haut fonctionnaire n'a pas le courage d'attendre que la course soit passée et décide de forcer le passage. Il parvient à franchir le périmètre de sécurité au moment où une voiture s'élance dans la course.
Regardez cette vidéo, filmée depuis la voiture d'un équipage du rallye :
Il emprunte alors sur quelques kilomètres le parcours du rallye. Les organisateurs de la course tentent à plusieurs reprises de le forcer à s'arrêter, sans succès. "A un endroit, ils ont mis des containers pour l'arrêter. Il a ralenti. On a enlevé les containers et là, il est reparti plein pot", raconte l'un des organisateurs sur Europe 1. "J'avais hâte de sortir de cette impasse. Il était inutile que je m'arrête au milieu, malgré les signes des jalonneurs", justifie de son côté le fonctionnaire.
Une contravention de 4ème catégorie. Les organisateurs décident alors de carrément couper la route au sommet du col de Pendedis pour obliger la voiture à s'arrêter. Jean-Christophe Bouvier s'entretient avec le directeur de la course pour s'excuser. Il attend même les gendarmes avec lui. Le "dircab" écope finalement d'une contravention de quatrième catégorie, qui peut aller de 90 euros minorée, à 135 euros en forfaitaire et à 375 euros si majorée.
Interrogé par Midi Libre, Jean-Christophe Bouvier reconnaît avoir "commis une erreur en empruntant cette voie". "Par dépit, parce que je ne connaissais pas d'autre route, et par impatience, je me suis engagé", explique-t-il, tout en assurant ne jamais avoir "mis la vie d'autrui en danger". Il n'a en effet pas roulé à contre-sens, ont confirmé les organisateurs de la course à Europe 1.
"Mon acte est sanctionnable". Le haut-fonctionnaire, qui assume sa faute, tient tout de même à préciser qu'il n'a "jamais fait état de [sa] fonction pour avoir un passe-droit. Ni utilisé le gyrophare". "Je n'ai pas eu un comportement violent ni délictuel", martèle-t-il. Jean-Christophe Bouvier conclut d'ailleurs par un mea culpa : "je comprends la colère des organisateurs et des bénévoles, je comprends le préjudice réel que j'ai pu leur causer. Rien que pour cela, mon acte est sanctionnable", admet-il.