Une cinquantaine de gens du voyage ont attaqué dimanche la gendarmerie de Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher, avec des haches et des barres de fer pour protester contre la mort d'un jeune homme tué par un gendarme dans la nuit de vendredi à samedi, après avoir forcé un barrage lors d'une course-poursuite.
"Il y a eu un règlement de comptes entre les gens du voyage et la gendarmerie", a expliqué le maire Jean-Michel Billon. "Certains étaient cagoulés, armés de haches et de barres de fer", a-t-il expliqué.
"Ça a duré quatre heures et ils sont finalement partis en promettant de foutre la ville à feu et à sang. [..] La boulangère est très choquée, ils sont entrés en nombre dans son magasin et on volé du pain et des viennoiseries", a expliqué le maire de cette commune d'ordinaire paisible.
Plusieurs gros tilleuls abattus, une voiture retournée ainsi qu'une voiture brûlée étaient visibles en milieu d'après-midi dimanche :
Des militaires sur place
La préfecture du Loir-et-Cher a indiqué dimanche soir que 300 militaires étaient déployés autour de Saint-Aignan. Les forces de l'ordre assureront la sécurisation et le contrôle de la zone et "s'opposeront à toute reprise de violence", a-t-elle expliqué dans un communiqué.
Hortefeux sur place
Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, s'est rendu lundi à Saint-Aignan. "Les gens du voyage ne sont pas au-dessous des lois et ils ne sont pas au-dessus des lois non plus", a-t-il assuré. Quant à son action contre l'insécurité, il l'a qualifiée de "méthodique" et a affirmé qu'elle portait ses fruits, ce que conteste l'opposition qui reproche au gouvernement de se cantonner au tout-sécuritaire.
D'autres incidents sont survenus dans la vallée du Cher, au-delà de Saint-Aignan. Depuis dimanche soir, trois voitures ont brûlé dans le village d'Onzain, une vitrine a été défoncée à la voiture bélier à Meher et une salle de la mairie de Couddes a été détruite par le feu à cause d'un engin incendiaire, a indiqué le préfet, Philippe Galli.