BRACELET ÉLECTRONIQUE. Abdelkader Merah reste en prison, pour le moment. La justice a prolongé jeudi la détention provisoire du frère de Mohamed Merah, mis en examen pour complicité dans les sept assassinats commis en mars 2012 à Toulouse et Montauban. Son avocate, Me Tiffany Dhuiege, a expliqué à la sortie de l'audience que le juge des libertés et de la détention (JLD) avait refusé sa mise en liberté parce qu'"il n'a pas donné l'identité du troisième homme". Elle a toutefois précisé que le juge avait évoqué la possibilité de placer Abdelkader Merah sous bracelet électronique "dans un futur proche".
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Pas complice, mais présent lors du vol. Incarcéré à Fresnes, dans le Val-de-Marne, depuis 2012, Abdelkader Merah est soupçonné d'avoir aidé son frère à commettre les tueries de Toulouse et Montauban. Interrogé deux fois par les juges, Abdelkader Merah a nié toute implication dans les crimes de son frère. Il a seulement reconnu avoir été présent lors du vol du scooter, commis selon lui à son insu. Il leur a par ailleurs confirmé la présence d'un troisième homme à ce moment-là, dont il refuse de donner le nom.
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Mohamed Merah "s'est converti seul". Selon lui, Mohamed Merah s'était converti seul à l'islam en prison. Interrogé par les juges antiterroristes le 5 février, Abdelkader Merah, visiblement bien préparé, assure qu'au moment du séjour de son frère en Afghanistan en 2010, il donnait "20% de possibilités qu'il ait des intentions djihadistes". Il a par ailleurs démenti avoir su que son frère était parti au Pakistan d'où il était revenu le 18 octobre 2011. Mohamed Merah lui avait pourtant téléphoné lors de son séjour pakistanais.
Une réconciliation soudaine. Abdelkader Merah a également réaffirmé avoir été brouillé de longue date avec son frère Mohamed. Il reconnaît seulement s'être soudainement réconcilié avec lui trois semaines avant le premier assassinat, sans l'expliquer. Il réfute aussi toute influence religieuse sur son frère, qui selon lui s'est converti seul en prison. "Et les 51 CD demandés par Mohamed [Merah] depuis sa cellule ?", lui demande le juge. "Rien de fanatique", répond son frère.
Complice de son frère ? Il le dément formellement et crie déjà à l'erreur judiciaire, en citant l'affaire d'Outreau... l'un des dossiers phares d'Eric Dupond-Moretti, son avocat aujourd'hui.