Le phénomène des apprentis djihadistes ne cesse d'inquiéter les autorités. Une quinzaine de mineurs auraient déjà tenté de partir, ou fait le voyage, jusqu'en Syrie. Et il est très difficile de les empêcher de partir. Le ministère de l'Intérieur s'est donc attelé à créer de nouvelles mesures pour mieux contrôler ces départs. Cette semaine encore, une adolescente, âgée de 14 ans, a tenté de se rendre en Syrie. Elle a été arrêtée in-extrémis avant de prendre l'avion.
Ses parents pensent à une fugue. Lundi soir, les parents s’inquiètent de ne pas voir leur fille rentrer du collège. Pensant à une fugue, il se rendent immédiatement à la gendarmerie de Voiron, en Isère. Le lendemain, les gendarmes se rendent au collège de la jeune fille pour obtenir des précisions sur sa personnalité. Là, ils apprennent qu'elle serait en partance pour la Syrie.
Arrêtée in-extrémis à l'aéroport. Procureur, préfet, services de renseignements, police aux frontières, tout le monde est alerté. Moins de 24 heures après son départ du collège, l’adolescente est interceptée à l’aéroport. Son arrestation se déroule dans la zone d’embarquement, juste avant qu'elle ne monte dans l'avion qui devait la conduire en Turquie.
Les parents n'auraient rien vu. Selon les premiers éléments de l'enquête, la jeune fille a été embrigadée via Facebook. Interrogés, ses parents assurent qu'ils ne se sont doutés de rien, qu'ils ont pas détecté l'embrigadement de leur fille.
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Inciter les parents à être plus vigilants... C’est notamment pour palier ce manque de vigilance des parents que le ministère de l’Intérieur veut rapidement prendre des mesures. La principale, c’est d’inciter les parents à prévenir la police ou la gendarmerie, dès les premiers signes de radicalisation de leur enfants.
... Et à se manifester auprès des autorités. Les adolescents seraient alors inscrits au Fichier des personnes recherchées et à celui de l’espace Schengen. Ce qui les empêcheraient de pouvoir monter dans un avion. Ce système existe déjà pour les couples binationaux qui se déchirent pour la garde de leur enfant. Cette mesure pourrait donc facilement être mise en place.
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D'autres dispositifs à venir. Le ministère de l’Intérieur reconnaît que ça ne règlera pas tout. On sait, par exemple, que les voyageurs par autocar sont moins contrôlés. Ce n’est donc pas la solution miracle. Mais ce ne sera pas la seule. D’autres pistes sont encore à l’étude pour empêcher les adolescents de partir faire le jihad en zone de conflit.
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