Un rapport sur la contraception et l'interruption volontaire de grossesse (IVG) chez les adolescentes a été remis jeudi à Jeanette Bougrab, la secrétaire d'Etat à la Jeunesse. Avant qu'il ne soit rendu public fin novembre, le professeur Israël Nisand, gynécologue au CHU de Strasbourg et pilote de la mission, a dévoilé deux des dix-huit propositions qu'il a faites.
Parmi ses propositions, mettre fin au "tout pilule" chez les adolescentes. Chaque année, 14.500 IVG sont faites par des mineures. Or la majorité de ces jeunes filles prenaient la pilule.
"Nous avons trop de contraception orale chez les femmes mineures", a déclaré Israël Nisand au micro d'Europe 1. "Il est évident que quand une jeune femme habite tantôt chez sa mère, tantôt chez son père, que ni l'un ni l'autre ne savent qu'elle utilise une contraception, on est bien parti pour l'oubli". Selon lui, "le corps médical doit changer et aller plus vers des contraceptions indépendantes de la volonté", telles que l'implant par exemple.
Accès gratuit à une consultation médicale
Le rapporteur propose également d'offrir aux filles mineures un accès gratuit et anonyme à la contraception partout en France. Jusqu'ici, "nous avons fait en sorte que l'avortement soit anonyme et gratuit, que la cotnraception du lendemain soit anonyme et gratuite, et pas la vraie contraception", déplore-t-il. Brigitte Letombe, gynécologue et co-auteur de ce rapport, appuie cette requête.
"On demande qu'elles aient un accès gratuit à une consultation médicale près de leur lieu d'habitation ou de leur établissement scolaire pour avoir un bilan biologique éventuel et à une prescription contraceptive tout à fait anonyme et gratuite".
Une expérimentation de ce type a été proposée aux adolescentes à Strasbourg, et le nombre d'IVG de mineures a baissé quasiment de moitié.