Affaire Carlton : la riposte de DSK

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L'avocat de DSK a répondu point par point, sur Europe 1, aux révélations de presse.

Si Dominique Strauss-Kahn n'a pas encore été entendu dans l'affaire du Carlton de Lille, un dossier sur un réseau présumé de prostitution de luxe, son avocat a commencé à esquisser sa ligne de défense. Interrogé jeudi sur Europe 1, Maître Henri Leclerc a assuré que DSK voulait "dire la vérité" face aux révélations "partielles et partiales" concernant l'ex-directeur du FMI dans ce dossier. Europe1.fr fait le point sur les arguments de la défense.

Les révélations sur le dossier d'instruction. Depuis que l'affaire a éclaté en octobre, plusieurs pièces du dossier d'instruction ont été divulguées concernant une éventuelle implication de DSK. Au cours des auditions, David Rouquet, le directeur d'une filiale du groupe de BTP Eiffage mis en examen, a ainsi indiqué que DSK avait participé aux parties fines. Puis, plusieurs textos envoyés par DSK ont été dévoilés.

"Nous avons une instruction secrète qui sort par lambeaux", s'agace Maître Henri Leclerc. "Ce sont des petits bouts de procès verbaux, des petits bouts de SMS dont on ne sait absolument pas ce qu'il y a derrière", pointe du doigt l'avocat de DSK.

"Bien sûr qu'il y a des choses vraies. Mais qui s'interroge aujourd'hui sur ceux qui ont intérêt à faire ces révélations partiales et partielles, alors que l'on sait que Dominique Strauss-Kahn a demandé à être entendu, qu'il ne l'est pas et n'a donc pas connaissance de l'ensemble des choses qu'on lui reproche ?", s'est indigné Henri Leclerc.

Ce que risque Dominique Strauss-Kahn. L'ex-directeur du FMI pourrait être mis en examen pour deux chefs d'inculpation : recel d'abus de biens sociaux, car certaines soirées libertines ont été payées en notes de frais par le gérant d'une filiale du groupe Eiffage, et complicité de proxénétisme, en cas de recours régulier à un même réseau de prostitution.

"Même à la lecture des journaux, il n'existe aucun commencement de preuve quelconque d'une culpabilité de DSK sur une infraction qui existe", juge son avocat. "Pas un seul ne dit que Dominique Strauss-Kahn les a rémunérées", a-t-il précisé, tout en rappelant que le fait d'être client d'une prostituée ne constitue pas un délit en France. Henri Leclerc réfute également toute implication de DSK dans un quelconque abus de biens sociaux.

DSK pas forcément au courant du fait qu'il faisait face à des prostituées. "Pas un seul (journal) ne dit que Dominique Strauss-Kahn savait que c'étaient des prostituées", a défendu Maître Henri Leclerc. "Il pouvait parfaitement l'ignorer car figurez-vous qu'à ces soirées, on n'est pas forcément habillé et je vous défie de distinguer une prostituée nue d'une femme du monde nue", a poursuivi l'avocat de DSK.

Un complot contre DSK ? L'avocat de DSK n'y croit pas pour le moment. "Je le dis tout de suite, je n'ai aucune preuve qu'il y ait un complot", a-t-il expliqué.

Le bois de Boulogne. Dans une interview accordée au JDD, Claude Guéant avait indiqué qu'il avait déjà entendu parler de cette histoire selon laquelle DSK "avait été contrôlé au bois de Boulogne par les fonctionnaires en charge de la surveillance de cet endroit lors d’un contrôle de routine" en décembre 2006.

Maître Henri Leclerc rappelle que "cette rumeur" avait été démentie par le directeur de cabinet de Claude Guéant lui-même. "Claude Guéant ne dit pas d'ailleurs que les faits sont exacts mais qu'il en a entendu parler", précise l'avocat.

D'ailleurs, "DSK habite dans le bois de Boulogne, il y a habité pendant plus de dix ans. Et les gens qui habitent dans le bois de Boulogne sont périodiquement contrôlés quand ils passent en voiture", ajoute-t-il. "Il a parfois été contrôlé avec sa femme", a également lâché l'avocat de DSK. "Il ne faisait rien de mal, il circulait", conclut Maître Henri Leclerc.