La mesure risquait de toucher surtout les travailleurs pauvres. Le Premier ministre a annoncé mardi à l’Assemblée nationale, devant l’UMP qu’elle était abandonnée : il n’y aura pas de quatrième jour de carence en cas d’arrêt maladie pour les salariés du privé. A condition, a toutefois précisé l'exécutif, qu’une autre mesure soit trouvée pour compenser les 200 millions d’euros que devait permettre d’économiser ce jour de carence supplémentaire.
Les députés UMP vont donc constituer un groupe de travail pour plancher sur la question. Ils auront huit ou dix jours, a annoncé Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée. Pierre Méhaignerie, président UMP de la commission des affaires sociales, a expliqué au Monde qu’"il était injuste que les 35% des salariés du privé non couverts par une convention collective ou un accord d’entreprise soient touchés par cette mesure".
Protestation de la Droite populaire
En première ligne, "les salariés des PME", qui risquaient d’être directement affectés, selon lui. Le Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal) s’était en effet alarmé de la proposition. Ce sont "les intérimaires, les personnes travaillant pour les PME dont l’employeur ne peut pas payer ce délai de carence, celles en CDD en courte durée, les emplois précaires […], les travailleurs pauvres" qui risquaient d’être touchés en priorité selon l’association.
Lundi, des députés de la Droite populaire, membres de l’UMP, avaient même écrit au ministre de la Santé, Xavier Bertrand, pour refuser l’instauration de ce jour de carence supplémentaire. Dans une lettre, ces treize élus déploraient une mesure qui "pèse sur les salariés du secteur privé, sans qu’aucune concertation n’ait eu lieu au préalable".
Pour les fonctionnaires en revanche, l’instauration d’une journée de carence, grande première dans la fonction publique, a été votée à l’Assemblée nationale la semaine dernière. Et le gouvernement n'a pas décidé de revenir dessus.