Un couvre-feu sera instauré dès mercredi soir pour les mineurs à Asnières-sur-Seine ainsi qu’à Gennevilliers, deux communes des Hauts-de-Seine. Cette mesure a été décrétée après de nouvelles violences mardi soir : un adolescent a été poignardé dans le bas du dos avec un tournevis, deux jours après la mort d'un autre jeune de 15 ans.
"C’est effectivement une décision extrêmement grave. Il y a une situation exceptionnelle et j’ai pris des mesures exceptionnelles", s’est justifié Sébastien Pietrasanta, le maire PS d’Asnières-sur-Seine, au micro d’Europe 1. "C’est maintenant aux parents de prendre la responsabilité d’interdire à leurs enfants de circuler dans les quartiers à partir de 20 heures le soir", a-t-il ajouté.
"C'est une mesure d'interdiction de circuler à partir de 20 heures, jusqu'à 6 heures du matin, qui concerne un territoire bien défini, deux quartiers, et qui concerne les mineurs non-accompagnés de leurs parents ou d'une personne qui est détentrice de l'autorité parentale" a déclaré le préfet des Hauts-de-Seine, Patrick Strzoda. "Ce dispositif permet aux forces de l'ordre, lorsqu'ils voient un jeune qui se promène et visiblement ne respecte pas le couvre-feu, de l'interpeller, de l'emmener au commissariat, de vérifier son identité et de voir s'il y a une autre infraction (port d'arme)", a-t-il ajouté.
"Une décision extrêmement grave"
Des rixes ont débuté dès vendredi entre bandes de ces quartiers juste séparés par un boulevard, à proximité de la station de métro Asnières-Gennevilliers. Dans la nuit de samedi à dimanche, Samy, 15 ans, est mort après avoir été poignardé au thorax lors d'une rixe. En toile de fond, des jeunes de certains quartiers d'Asnières et de Gennevilliers se vouent de longue date une animosité qui donne épisodiquement lieu à des violences.
"Malheureusement, depuis samedi soir, une petite minorité de jeunes essaie de profiter de cette situation et exploite ce drame pour régler des conflits et mettre de la violence dans le quartier. Ce n’est pas acceptable", a confirmé le maire d’Asnières-sur-Seine.
39 interpellations depuis samedi
Trente-neuf personnes, dont 22 mineurs, ont été interpellées depuis la mort du premier adolescent samedi, a annoncé mercredi le préfet des Hauts-de-Seine Patrick Strzoda. "Les affrontements opposent des groupes de jeunes de 14 à 17 ans, extrêmement mobiles et armés de bâtons, de barres de fer et parfois d'armes blanches", a-t-il ajouté.
Selon le procureur de la République de Nanterre, Philippe Courroye "trois à quatre" majeurs ont été présenté mercredi après-midi devant le tribunal correctionnel en comparution immédiate pour "participation armée à un attroupement". "Trois à quatre" mineurs doivent pour leur part être déférés devant un juge des enfants, a-t-il poursuivi. Aucune interpellation n'a en revanche été réalisée dans les enquêtes concernant le meurtre du deuxième adolescent tué.