L'info. Doit-on personnaliser la notation du bac ? La question est posée. Selon Le Figaro, les correcteurs de l’épreuve orale du bac français de l’académie d’Orléans-Tours ont reçu cette année une consigne qui va en ce sens : ils devront noter leurs 2.500 élèves non pas sur 20, mais sur 24. Un moyen d'adapter la notation aux élèves, mais aussi de gonfler les notes de l’académie, légèrement en-dessous de la moyenne nationale ces dernières années : en 2012, le taux de réussite de l'examen y était de 83,3 %, plus d'un point en dessous de la moyenne nationale. Un score qui classe l'académie à la 22e place sur 26.
>> A LIRE AUSSI : le challenge logistique du bac
"Inacceptable" pour certains. Cette consigne fait hurler certains enseignants, qui craignent que les élèves ne soient plus égaux face au bac si chaque recteur se met à proposer son propre barème de correction. C'est notamment le cas du syndicat Sud qui dénonce dans Le Figaro le franchissement d'une "limite idéologique inacceptable". Le risque, c'est également celui d'une course aux résultats, qui verrait les académies se mettre à noter de plus en plus généreusement les élèves, jusqu'à faire perdre tout sens à l'examen.
>> A LIRE AUSSI : 665.000 candidats sur le pont
Le syndicat Unsa approuve. Pourtant, tous les profs ne sont pas de cet avis. Le délégué national du syndicat des enseignants UNSA, interrogé par Europe 1, n’y voit pas de problème : "L’intérêt, c’est de donner de la souplesse à la notation pour permettre aux élèves de montrer tout ce qu’ils savent faire. Un gamin qui aurait un excellent niveau en réflexion et analyse mais qui ne serait pas très bon en expression orale, peut-être qu’on peut lui donner un coup de pouce en attribuant plus de points à l’analyse", explique-t-il. "Les élèves ont bossé pendant un an, ils vont jouer leur année sur 20 minutes, ce n’est pas un scandale de leur permettre de mettre en avant ce qu’ils savent faire."