Si les médecins considèrent que déguster un verre de vin par jour est bon pour la santé, en boire d'avantage est au contraire dangereux. Surtout lorsqu'on dépasse le seuil de quatre verres au quotidien, comme l'a montré une étude médicale du CHU de Lille. Une telle consommation fragilise non seulement le cerveau mais accélère aussi le risque de faire un arrêt cardio-vasculaire (AVC).
"On abîme son cerveau de manière dangereuse"
Pour arriver à une telle conclusion, une équipe de médecins du CHU de Lille a suivi pendant cinq ans 540 patients hospitalisés pour un AVC. En comparant les clichés d'IRM de leurs patients, les médecins ont remarqué qu'au-delà de quatre verres d'alcool par jour, le cerveau est plus petit, comme atrophié. Il donne l'impression d'avoir dix ou 15 ans de plus.
"Le risque démarre pour tout le monde dès qu'on dépasse quatre verres par jour", résume le professeur Charlotte Cordonnier, la neurologue qui a dirigé l’étude. "Les Français, cela ne les choque pas finalement : deux verres à midi, deux verres le soir. Je crois qu'il faut garder en tête qu'une petite quantité d'alcool, de manière très modérée, n'est pas néfaste. En revanche, dès qu'on dépasse un seuil qui arrive très, très vite, on abîme son cerveau de manière dangereuse", poursuit-elle.
Le risque d'AVC bondit aussi
Outre les dommages cérébraux, consommer plus de quatre verres quotidiens présente un autre danger : le risque d'accident vasculaire est, lui, avancé de 14 ans en moyenne, même chez ceux qui sont a priori en bonne santé.
"On s'expose à avoir une forme de maladie, l'hémorragie cérébrale, très grave", confirme le professeur Charlotte Cordonnier. L'abus, même léger, d'alcool peut en effet perturber la coagulation du sang, ce qui rend les vaisseaux plus rigides et poreux et fragilise donc le cerveau. Le vin n'est pas le seul mis en cause : la consommation quotidienne de quatre verres de bière produit les même effets.