L’INFO. 1.000 décès et 5.000 infarctus par an, c’est ce qui pourrait arriver à cause de l’arrêt de la prise de statines. Ces estimations ont été réalisée par six cardiologues parisiens à partir d’un très faible échantillon de malades. En février, le professeur Philippe Even publiait La vérité sur le cholestérol, un livre dans lequel il expliquait que les statines n’avaient que très peu d’effet sur le taux cholestérol.
Une centaine de personnes interrogées. Pour réaliser son estimation, l’équipe d’Etienne Puymirat, cardiologue à l’hôpital Georges Pompidou, a sondé environ 140 patients traités aux statines. Les médecins ont alors constaté que le livre de Philippe Even avait provoqué eu un impact sur certains patients.
9% des malades les plus à risques voulaient arrêter de prendre les comprimés, ils étaient 25% chez les patients à risque mais sans antécédents. Les 1.000 morts et 5.000 infarctus sont donc simplement une projection sur la population française sujette à un fort taux de cholestérol.
“Il y a un peu plus de 1.000 décès qui pourraient survenir sur les patients qui arrêteraient les statines. Récemment, un patient a arrêté les statines après la polémique. Quinze jours plus tard, il était à l’hôpital pour un arrêt cardiaque”, explique Etienne Puymirat.
Une etude sérieuse ? Si le travail des cardiologues parisiens soulève une problématique, l’échantillon utilisé pour réaliser les estimations est trop resséré pour réellement en tirer des chiffres sérieux. Selon Philippe Even, “les règles de la statistique montrent qu’on ne peut pas extrapoler à six millions de personnes une étude faite sur 140 cas”. “La marge d’erreur est de plus ou moins 180.000 personnes. Si on nous dit qu’il peut y avoir 1.000 morts avec une marge d’erreur de 180.000, c’est que ces extrapolations sont donc sans valeur statistique”, se défend le professeur.
L’auteur de La vérité sur le cholestérol confirme d’ailleurs ses thèses face à la fronde des cardiologues parisiens. “Je suis extrêmement heureux qu’un certains nombre de malade m’aient écouté, qu’ils aient cessé leur traitement et je ferai tout pour que ce nombre s’accroisse. Je pense qu’un certain nombre de personnes traitées sous statines sont décédées et qu’elles auraient mieux fait d’arrêter”, conclut-il.