Aprèsles plaidoiries des avocats de Dominique de Villepin et de Jean-Louis Gergorin (lire l’article), c’était au tour, jeudi, de la défense d’Imad Lahoud (lire l'article) d’entrer en scène au procès Clearstream. Le parquet général a requis contre ce professeur de mathématiques qu'il a qualifié de "menteur" 15 mois ferme. Revivez cette dernière audience :
16h30 : Le jugement de ce procès en appel de l'affaire Clearstream est mis en délibéré au 14 septembre, 9 heures.
16h27 : "Imad Lahoud ne récidivera pas", insiste Me Boulanger. "L'incarceration n'a pas de sens pour Imad Lahoud". "Vous avez devant vous quelqu'un qui a fait d'immenses efforts pour changer". L'avocate demande à la Cour "humblement", de ne pas "anéantir les efforts" d'Imad Lahoud.
16h22 : "Les élèves d'Imad Lahoud sont là, dans la salle", indique l'avocate du professeur de mathématiques. "Ceux qui n'ont pas cours", ajoute Me Boulanger qui multiplie les efforts pour redorer l'image de son client. Elle commence à lire la lettre élogieuse d'une grand-mère d'une élève d'Imad Lahoud.
16h15 : "Il n'y a pas de déterminisme au mensonge", plaide encore Me Boulanger expliquant que son client est retourné sur les bancs de l'école pour devenir agrégé de mathématiques, "une discipline où l'on ne peut pas mentir".
16h12 : "Imad Lahoud, ce n'est pas Pablo Escobar", martèle l'avocate. "Il n'a pas commencé à être délinquant à l'âge de 14 ans". Le conseil du mathématicien rappelle ensuite que son client à tenter de se suicider lors de l'instruction et "ce n'était pas du flan", ajoute-t-elle curieusement.
16h00 : "Imad Lahoud ne se résume pas à cette période noire" de Clearstream, plaide encore Me Boulanger. Elle explique que son client est arrivé à 15 ans, en France, peu avant de perdre son père. "Il a ressenti une grande solitude qui s'est traduite par une grande immaturité" à un certain moment ajoute-t-elle, rappelant que son client a beaucoup changé depuis.
15h59 : Ambiance de "presque" vacances au procès Clearstream. Deux heures après le début de l'audience, Me Metzner arrive enfin au procès, discute avec les autres avocats puis son client.
15h54 : La seconde avocate d'Imad Lahoud, Me Boulanger, met en cause "la défense commune de Dominique de Villepin et Jean-Louis Gergorin. Tout le monde, ici, sait de quoi je parle", lance-t-elle, rappelant que les deux autres accusés ont largement chargé le mathématicien, tout au long du procès.
15h42 : Me Pardo charge désormais Dominiquede Villepin. Selon lui, son client, Imad Lahoud, avait un "garant : Dominique de Villepin". Il fait valoir les relations entre son client et la belle-soeur de l'ancien ministre. Il est "impensable", pour lui, que l'ex-Premier ministre n'ait pas connu le mathématicien.
15h32 : "C'est Jean-Louis Gergorin qui distribue les cartes. Il était n°2 bis chez EADS, il n'a rien d'un petit garçon", charge l'avocat d'Imad Lahoud. Sur sa chaise, Jean-Louis Gergorin continue de lire et d'annoter un document.
15h12 : "Sans Jean-Louis Gergorin, il n'y a pas de dénonciation calomnieuse", insiste encore l'avocat d'Imad Lahoud répétant que son client n'avait pas suffisamment "de crédibilité" pour être pris au sérieux.
15h03 : "Comment du jour au lendemain Imad Lahoud a pu devenir un génie de l'informatique ?", s'interroge Me Pardo. "Il travaillait dans la finance, et Jean-Louis Gergorin le présente, d'un seul coup, comme un génie de l'informatique", renchérit le conseil. "Ce n'est pas crédible !", assène-t-il. "La seule crédibilité d'Imad Lahoud, c'est Jean-Louis Gergorin, c'est lui qui le présente" aux différents acteurs de cette affaire Clearstream.
15h00 : L'avocat d'Imad Lahoud charge Jean-Louis Gergorin, qui est venu repêcher son client alors que celui-ci était en garde-à-vue dans une autre affaire.
14h52 : Dominique de Villepin regarde ses pieds, Jean-Louis Gergorin annote un document : bref, les deux autres accusés ne sont pas passionnés par la défense de Me Pardo.
14h43 : Pour son avocat, c'est simple, Imad Lahoud n'avait pas assez de pouvoir pour fabriquer - à lui seul - cette manipulation. "Imad Lahoud a reconnu être le détenteur des fichiers falsifiés, avoir ajouté le nom de Nicolas Sarkozy, (...) mais il n'a jamais, jamais reconnu être le falsificateur, le manipulateur du dossier Clearstream", plaide-t-il.
14h36 : Au premier rang du public, Anne-Gabrielle Lahoud, visage fermé, tailleur toujours stricte, écoute la plaidoirie de l'avocat de son mari.
14h21 : "Il n'y a personne qui ait vu Imad Lahoud falsifier des fichiers" et de toutes les façons, "il ne peut pas mettre des noms que seul Jean-Louis Gergorin connaît et qui sont faux, approximatifs, mal orthographiés", ajoute Me Pardo.
14h19 : Me Pardo fait également valoir qu'il n'est pas facile pour Imad Lahoud de se retrouver dans cette affaire où un "président a été partie civile" et où un "ancien Premier ministre est sur le banc des accusés". A demi-mot, il explique que son client n'avait le niveau dans cette affaire.
14h18 : "Imad Lahoud n'est dans cette affaire Clearstream qu'un lampiste", insiste son avocat Me Pardo. "Oui, il a une part de responsabilité, mais ce n'est certainement pas le chef d'orchestre de cette manipulation", ajoute-t-il. En première instance en 2009, le tribunal correctionnel de Paris avait considéré que Jean-Louis Gergorin était le cerveau de la machination qui a consisté à ajouter des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, sur des listings bancaires, afin de les discréditer. Imad Lahoud n'aurait été que sa petite main.
14h05 : L'audience est ouverte par la présidente de la Cour. Sur les bancs de la presse, six journalistes au total, preuve que ce procès Clearstream II passionne moins que le premier.
14h00 : Georges, habitué du Palais (il fait d'ailleurs partie de ceux qui sont surnommés les "fous du Palais"), a longtemps attendu l'arrivée de Dominique du Villepin, pour lui donner des fleurs. En arrivant, l'ex-Premier ministre, grand seigneur, s'est exclamé : "Je vous les laisse". Georges est reparti avec ses fleurs.
11h20 : A 14 heures, débutera la dernière audience du procès Clearstream, avec la plaidoirie des avocats d’Imad Lahoud. Après quatre semaines de procès, de nombreuses zones d'ombre subsistent sur le compte du mathématicien : est-ce lui qui a falsifié les listings et manipulé Jean-Louis Gergorin, aveuglé par son obsession du complot ? Ou est-ce l'ancien vice-président d'EADS Jean-Louis Gergorin qui a berné tout le monde et tyrannisé le pauvre Lahoud ?
11h00 : Jeudi soir, le procès Clearstream II sera mis en délibéré. Dominique de Villepin devra donc attendre l'automne pour savoir si la cour d'appel confirme ou non sa relaxe, un arrêt crucial pour son avenir politique.