C’est l’une des rares témoins de la scène. Laure habite le quartier de la Gauthière, à Clermont-Ferrand, non loin de là où a été interpellé Wissam El-Yamni, la nuit de la Saint-Sylvestre. Elle a vu, depuis la fenêtre de son appartement au quatrième étage d’un immeuble qui surplombe le centre commercial, comment s’est déroulée l’arrestation. Sa description est loin de confirmer le récit des policiers.
"Ils ont sauté sur lui"
Laure a raconté au micro d’Europe 1 que le jeune homme de 30 ans a été arrêté devant les vitrines des magasins et placé à l’arrière d’une voiture banalisée. La voiture aurait ensuite été se garer 300 mètres plus loin avant de s’arrêter à nouveau sur un parking à l’écart. C’est là que l’interpellation aurait dégénéré.
"Le jeune est sorti de la voiture. Il s’est mis à courir, même pas deux mètres. Deux messieurs sont sortis de la voiture - deux policiers -, ils ont sauté sur lui, l’ont plaqué au sol, l’ont tapé : ils lui ont donné des coups au niveau de la tête et au niveau du thorax", a-t-elle détaillé.
"Et ce n’était pas des petits coups qu’ils donnaient" :
Laure a assuré, à deux reprises devant la police des polices, que les fonctionnaires qui ont interpellé Wissam El-Yamni "y allaient violemment avec des coups de pieds. Et celui qui était vers la tête a fini avec des coups de poings. Ca a duré cinq-dix minutes", a précisé Laure. Des propos appuyés par ceux d’une de ses voisines.
Le ministre de l’Interieur, quant à lui, a affirmé que les policiers intervenaient à l’origine pour un homme blessé qu’ils n’ont jamais trouvé. Claude Guéant a ensuite évoqué un guet-apens dans lequel seraient tombés les fonctionnaires.
Lundi, le jeune homme est décédé, après une semaine dans le coma.