Un Rafale, basé sur le porte-avions Charles de Gaulle, s’est abîmé en mer dimanche, au large du Pakistan. Selon les informations recueillies par Europe 1, c'est une série de facteurs techniques et humains qui serait à l'origine du crash. Le pilote est sain et sauf mais la carcasse de l’appareil gît entre 2.500 et 3.000 mètres au fond de la mer.
L’appareil avait décollé pour une mission de guerre, en soutien à des troupes au sol déployées en Afghanistan. Le pilote, un militaire chevronné, aurait vu moins de dix minutes après son décollage un voyant s’allumer, pour signaler une anomalie de carburant, un incident qui n'aurait jamais dû conduire à la perte de l'avion. Mais le pilote aurait alors préféré par précaution mettre fin à sa mission et faire demi-tour en direction du Charles de Gaulle.
Les réservoirs supplémentaires n'auraient pas été largués
Pour une raison inconnue, l’avion n’aurait cependant pas eu la possibilité d’apponter immédiatement. Comme la procédure l'exige avant un appontage, le pilote se serait débarrassé d'une bonne partie de son carburant, à commencer par celui contenu dans les réservoirs supplémentaires, en utilisant un bouton spécial "vide-vite". Une vidange rapide entraînée par l’ouverture de clapets sur les bidons, des clapets qui ne sont pas conçus pour se refermer après utilisation. Le circuit du carburant de l’avion ne redevient hermétique que si on largue ces fameux réservoirs supplémentaires, ce que le pilote n’aurait pas fait.
Mais peu après, dysfonctionnement ou mauvaise interprétation des données, le pilote se serait finalement rendu compte qu'il était quasiment à sec. Comme prévu dans ce cas-là, il aurait alors reçu l'assistance d'une "nounou", un Super Etendard utilisé comme ravitailleur en vol.
Sauf que les clapets étant restés ouverts, tout le kérosène transféré se serait aussitôt écoulé hors de l'avion. En panne sèche et voyant ses moteurs s’éteindre, le pilote n’a alors pas eu d’autre possibilité que de s’éjecter. Il a été retrouvé sain et sauf.
La balise acoustique de l'avion repérée ?
Une enquête a été lancée pour déterminer les circonstances exactes de cet accident qui s’est déroulé à une dizaine de kilomètres du porte-avions Charles de Gaulle. Une équipe du Bureau enquêtes accidents Défense-air doit notamment venir sur place. Selon nos informations, la balise acoustique du Rafale aurait été entendue par une des deux frégates du Groupe aéronaval.
Cet incident intervient alors que la France est toujours engagée dans des négociations pour vendre à l’étranger le Rafale, fabriqué par Dassault Aviation. Le nouveau ministre français de la Défense, Alain Juppé, avait espéré la semaine dernière de "bonnes nouvelles" en provenance du Brésil où un contrat portant sur 36 avions est toujours sur la table.