Après la naissance d'un enfant, le partage des taches est encore loin d'être acquis entre hommes et femmes, selon une enquête de l'Insee publiée mardi. Environ un père sur neuf réduit ou interrompt son activité professionnelle pendant au moins un mois, contre plus d'une mère sur deux. 98% des pères et 72% des mères n'ont pas pris de congé parental à temps plein, les hommes invoquant plus souvent le risque d'un effet défavorable sur leur travail ou leur carrière (30% contre 16% des femmes).
Plus les mères sont diplômées, moins elles cessent de travailler suite à une naissance, selon l'Insee : 47% des mères titulaires d'un diplôme de niveau CAP-BEP ou inférieur ont interrompu leur activité, mais seulement 29% des mères titulaires d'un diplôme supérieur à Bac+2. Pour les employées et les ouvrières, la perte de salaire est moins forte et relativement mieux compensée par la prestation du congé parental et par les économies réalisées sur les frais de garde ou de transport.
Les raisons les plus fréquentes conduisant les mères à prendre un congé parental à temps plein sont le bien de l'enfant (pour 90% d'entre elles), le coût des modes de garde (pour 33% des mères) et le besoin de se remettre de la naissance (30%). Les parents cessent d'autant plus fréquemment leur activité que leur famille est déjà nombreuse: 28% des mères se sont arrêtées de travailler pendant au moins un mois pour leur premier enfant, mais elles sont 40% pour leur deuxième enfant et 55% pour leur troisième.
Le gouvernement a annoncé début juin une réforme du congé parental pour favoriser un meilleur partage entre les pères et les mères. Ce congé sera raccourci de trois à deux ans et demi pour un parent, les six mois restant ne pouvant être pris que par l'autre parent.
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