Les femmes se détournent des pilules de 3e et 4e générations et c'est tant mieux. Tel est en tout cas l'avis de l'agence du médicament (ANSM), qui révèle mercredi un bilan des ventes de contraceptifs en France et une nouvelle étude soulignant la dangerosité de ces deux pilules.
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Un rééquilibrage amorcé en mai. Selon le nouveau bilan, la baisse des ventes de ces pilules atteint 43% en mai 2013 par rapport à mai 2012. Dans le même temps, les ventes de pilules de 1ere et 2e générations, jugées les moins dangereuses, ont progressé de 34%. Amorcé dès fin janvier, le rééquilibrage en faveur des pilules de 1e et 2e génération s'est poursuivi en mai, ces dernières représentant désormais 73% des ventes de pilules (contre 52% un an plus tôt). La vente des pilules de 2e génération, jugées les moins dangereuses de toutes, a même augmenté de plus de 90% sur la période de décembre 2012 à mai 2013, par rapport à la même période un an plus tôt.
Pourquoi c'est une bonne nouvelle. Les autorités sanitaires avaient lancé l'alerte en janvier dernier en soulignant que les "pilules oestro-progestatives," de 3e et 4e générations, multipliaient par deux le risque de thrombose veineuse (caillot sanguin) par comparaison avec les pilules de 1e et 2e générations. Et une étude publiée mercredi et réalisée sur 4 millions de femmes par la Caisse nationale de l'Assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts), en lien avec l'ANSM, est venue compléter cette thèse. Selon cette nouvelle étude, la formation de caillot sanguin peut en effet augmenter le risque d'une embolie pulmonaire et peut provoquer des décès. L'étude montre aussi que les pilules de 2e génération, les plus faiblement dosées en oestrogènes (20 microgrammes), présentent bien des "risques moindres d'embolie pulmonaire et d'infarctus du myocarde", note l'ANSM.
Les ventes des autres contraceptifs progressent. Autres bénéficiaires de ce rééquilibrage : les implants et les stérilets, dont les ventes augmentent de 25%, avec un bond de 43% pour les stérilets en cuivre. Hors préservatifs, les ventes globales de contraceptifs ont baissé de 1,1%, et de 3,7% en incluant le médicament anti-acné Diane 35, largement prescrit comme un contraceptif avant d'être suspendu le 21 mai par l'ANSM. Le suivi des IVG réalisé par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) jusqu'à février 2013 ne montre pas d'évolution particulière.