L’intervention fait déjà grincer des dents. L’entretien que Dominique Strauss-Kahn donnera au 20 heures de TF1 dimanche soir suscite de multiples critiques, tant sur la forme choisie que sur le fond des propos attendus. Et les médias sont particulièrement critiqués. L’association de l’avocate et militante féministe Gisèle Halimi a ainsi estimé samedi que ceux-ci devraient "faire preuve de réserves et attendre que justice se fasse".
Elle "s’indigne que certains médias français et leurs décideurs, sourds et aveugles à l’exigence d’une dignité des femmes, fassent l’honneur à DSK, au même titre qu’à un chef d’Etat ou à une star du show business, de lui accorder un temps de parole au 20 h". "C’est devant la justice qu’il va falloir qu’il s’explique, pas devant les journalistes", estime l’association.
Claire Chazal en cause
Les avocats de Nafissatou Diallo, la femme de chambre du Sofitel de New York qui a porté plainte contre DSK pour agression sexuelle, se sont également émus de cet entretien très attendu. En cause selon eux, la journaliste qui interviewera DSK : il s’agit en effet de Claire Chazal, amie de l’épouse de DSK, Anne Sinclair.
"Comme tout le monde le sait, Mlle Diallo a rencontré des journalistes indépendants et d’investigation qui ont eu la possibilité, sans aucune condition, de lui poser des questions", écrivent dans un communiqué Kenneth Thompson et Douglas Wigdor.
Dominique Strauss-Kahn peut en tout cas s’attendre à un comité d’accueil dimanche soir : le groupe militant féministe "La barbe" a appelé à un rassemblement devant le siège de la chaîne dimanche.