C’est une étude d’une ampleur incomparable qui a été menée en France. Pendant quatre ans, des experts de l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) ont décortiqué les traces de produits chimiques dans près de 20.000 aliments, recherchant ainsi 445 substances différentes. L’objectif était de réaliser une photographie du risque de contamination dans l’alimentation des Français. D’après les résultats, publiés jeudi, ceux qui risquent le plus d’être touchés par des produits toxiques sont ceux qui ne varient pas assez leur alimentation.
La particularité de cette étude est que les spécialistes ont évalué les produits "tels que consommés", c'est à dire en cuisant la viande, en pelant les oranges, ou en prenant dans un même échantillon de la pizza à emporter mais aussi de la pizza surgelée ou de la pizza faite maison. Les spécificités régionales - huit régions testées - ont aussi été prises en compte.
Céréales et pâtes montrés du doigt
D’après les résultats de cette étude à grande échelle, 85% des substances détectées dans les aliments ne dépassent pas le seuil des valeurs toxicologiques de référence. Des résultats rassurants, mais qui révèlent les dangers encourus par ceux qui ne varient pas suffisamment leur alimentation.
Dans les 15% restants, dont les taux dépassent les seuils de référence, on retrouve onze produits chimiques tels que des métaux lourds - plomb, le cadmium, aluminium - ou encore des mycotoxines. Le pain, les céréales, les pommes de terre et les pâtes sont principalement montrés du doigt dans cette étude.
Ces aliments ne sont pas nécessairement très contaminés mais très consommés. Le pain contient par exemple du cadmium, du plomb, et des mycotoxines, les pâtes de l’aluminium), le café du cuivre, de l’arsenic et le lait du plomb, et de l »arsenic inorganique.
Les adolescents en danger
Pour Marc Mortureux, directeur de l'Anses, ceux qui risquent le plus d'être touchés par les produits toxiques sont les adolescents. "Les risques de dépassement concernent surtout les consommateurs quoi ont une alimentation déséquilibrée, c’est – dire qui consomment plus spécifiquement tel ou tel aliment", explique-t-il sur Europe 1.
Selon lui, ce sont "en particulier des adolescents qui consommeraient de façon très principale toute une série d’aliments à base de céréales", qui pourraient courir un risque. Ceux qui consomment "des pâtes et en même temps beaucoup de pommes de terre, de frites, vont de retrouver dans une situation où il y a des risques de dépassement des seuils », ajoute-t-il.
L’occasion donc de renouveler ses recommandations : "clairement, notre message est de veiller à une alimentation diversifiée, quelque soit l'âge, c'est de loin la meilleure prévention pour éviter tout type de dépassement", conclut-il.