Ils ont eu la "bonne idée" de filmer et publier tous leurs exploits sur Internet. Trois hommes, soupçonnés d'avoir tagué et dégradé de nombreuses rames de métro et RER en région parisienne, ont été arrêtés lundi. Placés en garde à vue dans les locaux de la sûreté régionale des transports de la police d'agglomération parisienne, ils sont soupçonnés d'avoir dégradé pour près de 200.000 euros de matériels appartenant à la RATP et à la SNCF.
Les taggeurs dansent au son du Harlem Shake. L'affaire a débuté lorsque la RATP a porté plainte en décembre 2013. En consultant YouTube, la société de transport tombe sur une vidéo baptisée "The Harlem Shake Paris Metro" et publiée sous le pseudonyme "Jacques Mesrine". Sur les images, des taggeurs, masqués, dansent devant des rames du métro parisien, en revendiquant leurs gestes. La douzaine de personnes présentes sur la vidéo arborent par ailleurs un drapeau "antifa".
Regardez la vidéo du Harlem Shake réalisé devant deux métros tagués :
Trois membres d'une "organisation anarchiste". Les enquêteurs saisis de l'affaire découvrent ensuite d'autres vidéos dans lesquelles deux personnages récurrents apparaissent. L'un se surnomme "Boris", et l'autre, une femme, se fait appeler "Theme X". Le jeune homme, un Bulgare de 25 ans, est déjà connu des services de police pour d'autres affaires de tags, de dégradations et de port d'armes. La jeune femme, elle, n'est pas connue des services de police. Agée de 26 ans et de nationalité espagnole, elle apparaît régulièrement sur les vidéos du groupe.
Le diffuseur de ces vidéos, qui avait repris le nom de l'ex ennemi public n°1, est lui aussi inquiété par les services de police. Un troisième homme a été identifié par les enquêteurs qui, en filant notamment la jeune femme, sont parvenus à "loger" les trois suspects principaux à Paris. Ces derniers appartiendraient à une "organisation anarchiste", selon une source policière.
Du matériel vidéo, des plans et des bombes de peinture. Les trois hommes ont été arrêtés lundi matin, pour "association de malfaiteurs" et "dégradations volontaires en réunion", a assuré cette source. Lors des perquisitions, les enquêteurs ont découvert 400 bombes de peinture, du matériel vidéo et des plans des lieux. Autant d'éléments qui permettent de prouver que les actions étaient préparées méthodiquement et qui expliquent les poursuites pour "association de malfaiteurs".