Accueillis par aux cris de "police partout, justice nulle part", ou encore "on n'est pas méchants, on veut des logements", les policiers ont évacué dans la nuit de jeudi à vendredi entre 50 et 100 personnes sans-abri, selon les sources, qui dormaient rue de la Banque à Paris. Arrachant les bâches de plastiques sous lesquelles les SDF s’abritaient, les forces de l’ordre ont également saisi matelas et sacs de couchage.
Quelque 200 personnes, dont une trentaine d’enfants en bas âge, étaient arrivées jeudi soir dans l’immeuble du 24 rue de la Banque, dans le IIIe arrondissement, à l'appel du Dal. La moitié dormait sous la pluie, sur le trottoir, l’autre moitié, surtout les enfants et leurs mères, était installée dans l’immeuble, selon les militants de l’association Droit au logement qui les accompagnaient quand la police est intervenue.
Une intervention "avec fermeté"
De son côté, la Préfecture de police assure avoir mené une première opération en début de soirée, pour dégager la circulation routière, et ce dans le calme. Puis "vers 2 heures, le commissaire de permanence de nuit est repassé sur le site et a constaté qu’environ 30 personnes, des femmes et des enfants encadrés par quelques militants du DAL, étaient ressorties de l’immeuble et avaient déposé des tentes et des matelas, sur le trottoir, à l’abri d’une bâche tendue depuis ledit immeuble, afin d’y installer un campement. Cette action a déclenché une nouvelle intervention des forces de l’ordre qui, avec fermeté, ont écarté les tentes et les matelas", indique la Préfecture.
Les sapeurs pompiers ont aussi été appelés à 3h15, suite au malaise d'une femme qui, finalement, n'a pas été prise en charge, a précisé la préfecture de police de Paris.
Sans solution depuis le 16 juillet
Cela fait depuis le 16 juillet que ces familles sans-abri se réfugient, la journée, dans le square Boucicaut, dans le VIIe arrondissement de Paris. Mais elles n’ont pas le droit d’y passer la nuit, et se réfugient donc ailleurs. Des manifestations sont organisées quasi quotidiennement à Paris pour réclamer des logements à l'Etat, accusé de ne pas respecter la loi Dalo.
"Les familles dormaient au Dal depuis le 16 juillet. Là il n'y a plus de place, ce n'est pas possible de faire dormir tout ce monde dans nos locaux pas adaptés", a expliqué Marie, militante du Dal. Les familles avaient déjà tenté récemment de s'installer dans une rue du VIIe arrondissement pour la nuit, dont elles avaient été délogées par la police à l'aube.