Sur le terrain, la situation n’a pas changé pour les Roms. C’est le constat que fait l’organisation Amnesty International dans un rapport publié jeudi, consacré aux expulsions forcées de Roms en Île-de-France et intitulé : "Chassés de toutes parts". L’association a mené quatre missions de terrain entre février et septembre, sur douze campements informels, principalement en région parisienne.
Le constat est sans appel : sous François Hollande, les évacuations forcées ont augmenté. Depuis le mois d’octobre, près de 1.500 Roms ont été expulsés de leurs campements, soit 400 de plus qu’en 2011 à la même période.
Une circulaire en septembre
Le président de la République socialiste avait pourtant promis de ne plus expulser de Roms sans les accompagner et trouver des solutions au préalable. Une circulaire a été signée en septembre en ce sens par sept ministres. D’après le texte, les autorités doivent évaluer les besoins sociaux, scolariser les enfants et trouver d’autres hébergements avant d’expulser.
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En pratique, les choses sont différentes. A Noisy-le-Grand, un camp a ainsi été évacué à la mi-octobre et 150 Roms se sont retrouvés à la rue en une heure, sans autre aide que celle du collectif de soutien de la ville. "Rien n’a été fait", s'insurge au micro d’Europe 1 Didier Cusserne, du collectif.
"Pas les bienvenus ici"
Ceux qui voulaient se faire domicilier auprès du comité d’action sociale de la ville, "dont c’est la fonction normalement", se sont vus opposer un "non" ferme, "en expliquant, comme le fait le maire de Noisy-le-Grand, que les Roms ne sont pas les bienvenus ici". "Il y avait une cinquantaine d’enfants scolarisables. Au bout du compte, personne n’a reçu de réponse et es enfants ne sont pas scolarisés", dénonce encore Didier Cusserne, précisant que les dispositifs d’hébergement d’urgence n’ont pas non plus fonctionné ce jour-là.
"Il y en a qui étaient là depuis des années et qui maintenant errent de terrain en terrain, et se font expulser presque tous les deux jours", résume-t-il.
Dans toute l’Île-de-France, la situation est critique. Mais les associations concèdent tout de même un point positif : ailleurs, certaines villes, comme Nantes et Toulouse, font plus d’efforts pour appliquer la circulaire.