Recevoir une amende pour excès de vitesse ou mauvais stationnement sans être pour autant responsable. Ce phénomène est de plus en plus courant en raison des usurpations de plaque d'immatriculation automobile. Ce phénomène dit des "doublettes" est en plein essor, et pour cause : l’arnaque est très simple à réaliser. C'est ce que révèle une enquête du magazine spécialisé AutoPlus qui est même parvenu à copier, sans problème, les plaques de la Citroën DS5 de François Hollande.
Internet, du pain béni pour les fraudeurs. L'hebdomadaire a mené son enquête à la fois sur Internet et en boutique. Concernant les sites web spécialisés dans la délivrance de plaque d'immatriculation, le constat est édifiant : sur les huit enseignes, seules deux ont demandé des copies des papiers officiels, comme la carte grise, avant de fournir les plaques.
Ces sites internet, tous très bien référencés, sont toutefois dans les clous de la loi. Selon AutoPlus, "légalement, rien ne les oblige à réclamer des justificatifs". En moins d'une semaine, ces enseignes peu regardantes fournissent donc des plaques d'immatriculation qui peuvent ne pas être celles du client.
50% des boutiques peu regardantes. En boutique, les conditions d'obtention des plaques sont plus élevées. Garages, centres-autos, cordonneries etc. : tous demandent des justificatifs. Mais ces derniers se montrent toutefois très peu regardant sur la fiabilité des documents fournis. AutoPlus a en effet donné de faux justificatifs, grossièrement copiés, qui ont été acceptés sans difficulté dans la moitié des boutiques. C'est grâce à cette méthode qu'ils sont parvenus à obtenir la plaque d'immatriculation de la voiture de François Hollande avant de la placer sur un modèle identique.
Une souplesse qui illustre bien la hausse de l'usage de fausses plaques : en 2011, 20.296 amendes pour "doublette" ont été recensées par les autorités. Un chiffre en constante progression puisque l'année précédente il s'élevait à 13.574, soit une hausse de 50% sur un an.
Le gouvernement mobilisé. Ce phénomène inquiète le gouvernement. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls a d'ailleurs déclaré sur RTL que les contrôles devaient être renforcés. "C'est un délit particulièrement grave. Il faut sans doute que les contrôles soient plus efficaces. Le problème est posé, nous allons l'examiner", a-t-il promis.
De son côté, Dominique Baudis, le Défenseur des droits, compte demander la mise en place d'une réglementation plus stricte pour la délivrance des plaques d'immatriculation.